Eté 1969. Buddy est un petit garçon insouciant qui grandit dans un quartier populaire de Belfast, entouré de ses parents et de ses grands-parents. La rue est son terrain de jeu, il est amoureux de sa petite voisine. Mais tout change lorsque ce quartier se transforme en champ de bataille, et devient un terrain d’affrontement entre protestants et catholiques. Buddy ne comprend pas grand-chose à ce conflit, mais ressent bien la tension dans la famille : alors que son père, qui travaille déjà loin de la ville, veut déménager au plus vite, sa mère est angoissée à l’idée de quitter ses racines. Rester ou partir ? That’s the question… Et ce n’est pas Buddy, à neuf ans, qui va choisir la réponse.
A 61 ans, Kenneth Branagh signe – enfin – un film personnel. Entre ses adaptations diverses et ses films chez Disney (" Cendrillon ", " Artemis Fowl "), on se demandait si le wonder boy du théâtre anglais des années 90 avait encore la moindre velléité d’auteur. De son propre aveu, le confinement provoqué par la pandémie a rouvert chez lui une porte, celle de son enfance. Le résultat, c’est " Belfast ", une chronique familiale largement autobiographique, tournée en noir et blanc avec quelques complices (la fidèle Judi Dench dans le rôle de la grand-mère de Buddy) et des nouvelles têtes (la belle Caitriona Balfe, révélée par la série " Outlander ", dans celui de la mère). La démarche et le film de Branagh font penser à un autre film anglais, " Hope and Glory " de John Boorman racontait, lui aussi, ses souvenirs d’enfance – mais c’était pendant le Blitz.
" Belfast " n’est pas un film révolutionnaire, mais c’est une chronique d’une touchante sincérité, portée par un casting séduisant. Le film a déjà valu le Golden Globe du meilleur scénario, et il est sélectionné aux Oscars.