Avec ses 20 millions de spectateurs en salle pour "Bienvenue chez les Ch’tis", Dany Boon est devenu il y a dix ans le Roi Midas de la comédie en France. Après des films laborieux ("Hypercondriaque", "Raid dingue"), il revient à ses racines dans "La ch’tite famille".
Il y incarne Valentin, un designer parisien à la mode, en couple avec Constance (Laurence Arné). Comme tant de provinciaux montés à Paris, Valentin est devenu plus snob que les Parisiens de souche, et a tout fait pour gommer ses origines de petit gars du Nord, se prétendant orphelin tellement il a honte de sa famille… Mais ses mensonges lui explosent au visage le jour où sa mère (Line Renaud) entend bien débarquer à la capitale pour fêter son anniversaire, accompagnée de toute la tribu. Embarrassé, Valentin les accueille tant bien que mal, mais est bientôt renversé par une voiture. Il se réveille à l’hôpital métamorphosé: il a retrouvé son accent ch’ti et ses souvenirs de jeunesse, au grand dam de sa compagne qui n’y comprend rien…
Avec "La ch’tite famille", Dany Boon réutilise les mêmes ressorts que dans "Bienvenue chez les Ch’tis": le choc des cultures et les contrastes qui en résultent. L’effet de fraîcheur de son premier succès a évidemment disparu, reste son écriture habituelle, mélange de gags vaudevillesques et de séquences sentimentales. On l’a écrit mille fois : Boon fait du cinéma comme on n’en fait plus, "à l’ancienne", bienveillant, tendre et sans cynisme. Il mène le spectateur d’un point A à un point B sans le brusquer, avec une mise en scène qui s’apparente plutôt à du théâtre filmé. Il vise clairement un public populaire et provincial, qui plébiscite son cinéma loin devant d’innombrables films d’auteur parisiens. La preuve ? Sorti en avant-première dans le Nord, cinq jours avant Paris, "La ch’tite famille" y a déjà attiré 300.000 spectateurs… CQFD.