"Close" raconte une histoire toute simple : celle de Rémi et Léo, deux adolescents de treize ans, camarades de classe qui vivent une amitié fusionnelle. Léo est accueilli chez Rémi presque comme un membre de la famille… Mais cette amitié va brusquement se déliter, ce qui va entraîner tristesse, douleur et sentiment de culpabilité.
Le scénario de "Close" est un drame d’enfance comme d’autres cinéastes en ont sans doute déjà raconté… Mais le tact, la sensibilité de la mise de Lukas Dhont font toute la différence. Confiant dans l’adage "une image vaut mieux qu’un long discours", le jeune cinéaste de 31 ans filme à merveille les non-dits, les silences, les regards. Sa direction d’acteurs est parfaite : aux côtés des jeunes nouveaux venus, Eden Dambrinne et Gustav De Waele, impressionnants de justesse, Léa Drucker et Emilie Dequenne jouent les mères des garçons avec une émotion contenue très forte.
On attendait Lukas Dhont au tournant après le triomphe de "Girl". Il a surmonté son trac et franchit une des épreuves les plus redoutées dans une carrière de réalisateur : réussir son deuxième film. Défi amplement relevé avec "Close" ; Dhont n’est ni un "wonder boy", ni un feu de paille : c’est un vrai cinéaste, avec un style et un univers. Et ça, c’est terriblement réjouissant – quelle que soit son éventuelle place au palmarès samedi.