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Les coulisses du pouvoir : quand la diplomatie se joue à coups de voyages

Les coulisses du pouvoir

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Ursula von der Leyen est en ce moment entre le Canada et les États-Unis. Après sa rencontre avec Justin Trudeau, elle doit retrouver, vendredi, le président américain Joe Biden.

Que comprendre de ces visites incessantes auxquelles se consacrent les dirigeants ? Antonio Guterres est aujourd’hui à Kiev pour sa troisième visite. Semaine dernière, c’est le ministre de la Justice, l’américain Merrick Garland qui était en Ukraine. Le même jour, le chancelier allemand Olaf Scholz était à Washington. Voici que c’est au tour de la Présidente de la Commission européenne.

Avant que la grande histoire n’écrive le fin mot de ces visites tous azimuts, quels sont les enseignements à tirer de cette diplomatie des voyages ?

La présence de l’Européenne von der Leyen au côté de Joe Biden fait suite à la visite de l’Américain en Ukraine et en Pologne. C’est donc une réponse très diplomatique et très sensée, au fait que le Président n’est passé ni par Paris, ni par Berlin, ni par Bruxelles lors de son passage éclair en Europe, le mois dernier. Articulé autour de 2 destinations, le voyage se justifie par une série de thèmes européens (la question des matières premières, au Canada, l’emprise grandissante des États-Unis dans les secteurs de la transition énergétique.) Dans la tête de tous les observateurs, c’est pourtant bien le rapport à la Chine qui sera le point d’attention principale de cette visite. En témoigne l’annonce faite par la Maison Blanche : avec la Présidente de la Commission, le Président compte "discuter de notre travail ENSEMBLE pour relever les défis posés par la Chine." Sous-entendu, si Pékin devait se mettre à livrer des armes à la Russie, il faudra un régime de sanction et Washington aura alors besoin d’un front solide avec lui.

Pour les États-Unis, la Chine était un concurrent. Elle est devenue un adversaire.

Pour l’Europe, la question est encore de savoir si la Chine peut rester un partenaire. A ce titre, la diplomatie chinoise a fait savoir qu’elle travaillait à organiser une visite de la Présidente de la Commission en Chine vers la mi-2023. Celle d’Emmanuel Macron pour avril est d’ores et déjà avancée par la presse.

L’ensemble dessine donc le schéma d’un grand jeu d’influences, de messages et de sous-entendus plus ou moins voilés.

Dernier élément en date, la visite à Pékin du Président biélorusse, Alexandre Loukachenko. Un peu pour faire allégeance à la Chine, un peu pour présenter face à Washington l’embryon d’un front uni. Pékin est aussi pour Loukachenko un partenaire avec qui commercer depuis les sanctions occidentales. De même, Minsk trouverait chez Xi Jinping, un éventuel soutien si la Russie devait s’effondrer.

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