Avant Charles Michel, les Présidents du conseil européen voyageaient moins. Donald Tusk, Herman Van Rompuy bénéficiaient d’un budget d’un million d’euros (frais de mission inclus.) Charles Michel, aujourd’hui, utilise près du double et demande que ce budget soit porté à 2,6 millions. Pour ses voyages, la Commission – dans son ensemble, Présidente et Commissaires, dépensent 3,7 millions. Charles Michel – accompagné de sa délégation prévoit d’utiliser l’an prochain 1,985 million d’euros (soit plus que la moitié de ce que la Commission a dépensé.) L’inflation – note le Monde – ne peut expliquer à elle seule cette envolée.
Sans doute est-ce en partie une des faiblesses de l’Union européenne. Ne pas fixer clairement qui est censé l’incarner à l’étranger. Ils sont ainsi plusieurs à s’estimer en droit de pouvoir parler au nom de l’Europe : la Présidente de la commission, le Président du conseil européen et le monsieur diplomatie, Josep Borel, dont c’est finalement l’unique tâche.
La Commission ayant plaidé pour que l’Europe devienne un acteur géopolitique plus conséquent, Charles Michel a beau jeu d’invoquer un rôle international croissant dans sa fonction.
Au-delà de ces considérations financières, des voix s’élèvent, discrètes ou plus bruyantes pour critiquer le travail même de Charles Michel.
Exemple cité par le Courrier International : la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, auprès des institutions européennes à Bruxelles. C’était la pagaille, et c’est un peu normal, admet le Courrier. Mais ce qui a énervé quelques dirigeants européens, c’est qu’après le départ de l’Ukrainien, la pagaille s’est prolongée. Mette Frederiksen, la Première danoise l’a signifié clairement. Emmanuel Macron – aussi, aurait manifesté son agacement.
En somme, Charles Michel serait trop souvent en voyage et pas suffisamment présent dans son rôle de préparateur des sommets.
Le Courrier ajoute une ligne de reproche : le Président serait de plus en plus accaparé, non par son poste actuel mais par le suivant. De quoi se poser des questions non seulement sur son bilan, mais également sur son avenir.