Car cette question des cookiewalls ne concerne pas que les sites dont les revenus sont uniquement basés sur la publicité. Les lecteurs du site lemonde.fr l’auront remarqué, il y a quelques semaines, un bandeau jaune demandait de choisir entre un abonnement ou accepter les cookies publicitaires (bandeau qui a désormais disparu). Dans ce cas, le bandeau n’empêchait pas l’accès au contenu, mais masquait la moitié de l’écran, rendant la lecture assez pénible. (Voir cet exemple du 17 décembre)
Le Monde étant un site dont les revenus dépendent en partie des abonnements (qui permettent l’accès à certains articles), une telle pratique pose question, surtout quand elle joue subtilement avec un principe de dégradation de l’expérience utilisateur (appelée UX dans le jargon). Sans pour autant restreindre totalement l’accès aux contenus gratuits, ce bandeau pourrait être renommé "cookiebarrier", car il limite l’écran "utile".
Une sorte d’ombre fugace de ce que pourrait être un internet à plusieurs vitesses, où ceux qui peuvent se le permettre profitent d’une expérience optimale, tandis que les autres se contentent d’une UX bas de gamme. Jouer sur l’expérience utilisateur, c’est déjà une pratique très répandue pour les fenêtres RGPD, en rendant l’action d’accepter tous les cookies beaucoup plus agréable que de les refuser (via un nombre plus élevé de clics, devoir chercher le bouton de refus, renvoyer vers une nouvelle page, mettre une tartine de texte pour masquer le bouton de refus,…). Nombre de sites l’ont fait, et le font toujours pour certains. D’où l’intérêt de s’intéresser aux modules complémentaires/extensions web qui vont automatiser le processus (mais attention, là aussi, de bien vérifier ce que l’extension fait de vos données personnelles).