Dans une rue de Yeoville, le quartier africain francophone de Johannesburg, se tient le "Parlement debout" des "combattants" : les militants de l’opposition congolaise s’y rassemblent tous les jours pour discuter des élections présidentielle, législatives et provinciales, reportées récemment au 30 décembre.
Le climat a bien changé depuis les élections de 2011, quand les militants de l’UDPS étaient pourchassés par la police locale. "Kabila avait certains soutiens dans l’administration locale, explique Moise Katsebuyi, un cadre du parti de Felix Tshisekedi. La police de Yeoville avait fait une rafle. Depuis que le président Cyril Ramaphosa a succédé à Jacob Zuma en février, il n’y a plus de tension."
Même entre opposants congolais, qui avaient prévu de manifester ensemble, samedi dernier, à Yeoville : "Nous voyons les manœuvres de Kabila. Nous allons marcher pour lui dire : 'Bye, bye, c’est fini pour toi !'", explique le pasteur Joel.
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Une vingtaine d’opposants discutent sur le trottoir, en deux groupes séparés de quelques mètres. Ceux de la coalition Lamuka, qui soutient Martin Fayulu, ne cachent leur scepticisme. "Kabila ne veut pas quitter le pouvoir", pense Moise Okito, 30 ans, arrivé il y a deux ans à Johannesburg, après avoir perdu son emploi de gérant d’une société à Matadi. "Ici, je travaille comme garde de sécurité comme beaucoup de Congolais en Afrique du Sud. Je ne gagne que 200 euros par mois. La vie est dure ! Si l’opposition gagne, je rentre au pays."