Les concerts à ne surtout pas louper au festival Les Aralunaires

Ils nous disaient l’année dernière que leur musique actuelle convenait moins aux dancefloors, mais croyez-nous, Asa Moto saura faire trembler celui du Palais d’Arlon le samedi 30 avril. Les deux Gantois, protégés de Stephen et David Dewaele chez Deewee, sont passés maîtres dans la production électronique, en témoignent leur discographie sur le label, mais aussi leurs réalisations pour d’autres groupes, notamment pour le dernier album d’Altin Gün, Yöl. Ils seront introduits le soir même par leur compatriote Bolis Pupul, qui viendra sans son binôme de toujours Charlotte Adigéry, mais toujours avec la même ferveur de faire danser la foule.

Il y a chez Sopico un caractère différent des rappeurs actuels : peut-être plus sensible ou meilleur musicien que certains, il se démarque par son esthétique rock portée par sa maîtrise de la guitare. Il se caractérise lui-même comme une fusion entre le Wu-Tang et Nirvana dans son morceau Slide. Si la comparaison est osée, Sopico n’en reste pas moins très talentueux et se démarque parmi la nouvelle vague de rappeurs français. Et avant lui, c’est un saxophoniste montant de plus en plus qui ouvrira la scène de l’Entrepôt : Béeseau. Une superbe soirée en perspective pour l’ouverture du festival.

L’année dernière, Acid Arab avait enflammé le festival arlonais. Dans une vibe pas si éloignée, le duo franco-marocain Taxi Kebab, composé de Léa Jiqqir et Romain Henry clôturera le festival le dimanche soir. Mais pas question d’un épilogue en douceur : Taxi Kebab comptera bien vous soutirer l’énergie qui restera dans votre corps pour vous faire danser sur leur musique mêlant chaâbi traditionnel et musique électronique à coups de synthés analogiques. S’ils n’ont pas encore de disque ou d’EP à leur actif, les deux musiciens se rattrapent sur un live survitaminé. Salade, tomate, tout !

C’est probablement l’un des concerts qui vous marquera le plus de ce festival. Avalanche Kaito, c’est le mélange de noise-punk avec la voix d’un griot burkinabé. Une recette qui tire sa qualité de son originalité pour un rendu brut, rythmé et multiforme. En plus de la guitare et de la batterie jouées par Nico Gitto et Benjamin Chaval, Kaito Winse, le meneur de la formation, déclame des proverbes en Burkinabé, joue de la flûte et autres instruments traditionnels. Véritable showman, ce dernier habitera la scène de l’ancien café du Nord de sa présence.

Après avoir sorti son premier album éponyme sur le label Rough Trade, le groupe Caroline a pris la route en Europe pour le défendre en live. Après un passage au Botanique, ils seront aux Aralunaires le jeudi 28 avril. Composée de huit musiciens virtuoses, la formation peut être considérée comme la cousine de Black Country, New Road, modifiant l’accent post-punk en post-rock. Actif depuis 2017, Caroline a initialement fait ses classes via de longues séances d’improvisation avant de développer la forme plus conventionnelle qu’on lui connaît aujourd’hui. Une petite claque orchestrale à ne pas manquer.

Le Lab, c’est probablement l’un des aspects les plus audacieux du festival. Les organisateurs réquisitionnent des lieux dans la ville : maisons privées, commerces, tours romaines ou même un presbytère pour faire jouer des artistes en devenir. Une manière de s’inviter chez les gens, créer du lien social et découvrir les meilleurs talents de notre pays d’une façon totalement gratuite. Il y a quelques années, une certaine Angèle se produisait d’ailleurs dans un magasin de verandas. Pour cette édition, on pourra retrouver des noms très intéressants comme Ada Oda, Stace, Hun-Hun, Shoko Igarashi, Slamino, Ana Diaz, Judith Kiddo…