Depuis le 21 septembre, la chasse aux cervidés, à l’affût, est ouverte en Wallonie, et depuis ce 1er octobre, la chasse est également ouverte en battue et à la traque ; depuis plusieurs années, les cervidés sont, comme les sangliers toute l’année, les cibles majeures des chasseurs ce qui ne rend pas le grand public très heureux car souvent amoureux voire passionné de ces bêtes gracieuses et majestueuses.
Préserver les feuillus
Pour les chasseurs, ce n’est pas un choix mais une obligation : le Département Nature et Forêt de la Wallonie est en effet obligé d’imposer des quotas d’abattage pour des raisons en grande partie liées à la santé de nos forêts. C’est en fait l’équilibre de celles-ci qui est en jeu : "depuis plusieurs années, explique René Dahmen, chef du cantonnement du DNF à Elsenborn, l’Europe de l’Ouest voit ses forêts impactées par les modifications climatiques ; les forêts sont essentiellement composées de résineux et ceux-ci souffrent désormais des périodes de sécheresse de plus en plus nombreuses." Le but est donc de réduire les résineux et les remplacer par des feuillus afin d’assurer une mixité des espèces dans nos forêts et ainsi en assurer leur pérennité. Mais voilà : si l’augmentation des feuillus dans nos forêts est devenue l’une des bases de la gestion forestière, elle entraîne une conséquence malheureuse pour les populations animales, en particulier les cervidés car c’est précisément de feuillus dont ils se nourrissent avec délectation : " Les biches et faons surtout, s’ils n’ont pas d’autres choix, mangent les feuillus, hêtres, chênes, sorbiers, bouleaux, mélèzes, etc. en particulier évidemment les jeunes pousses qui sont à leur hauteur, poursuit René Dahmen, nous sommes donc contraints d’imposer aux chasseurs des quotas de tirs assez élevés depuis plusieurs années afin de réguler la densité de la population de cervidés, des quotas qui varient en fonction des régions. Si nous ne le faisons pas et que nous laissons les cervidés agir, les forêts seront alors composées de sortes de bonsaïs qui ne grandiront jamais, ce qui va appauvrir à terme les forêts ; nos plans de tirs sont donc essentiels ".