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Les Bruxellois vieillissent : l’offre d’hébergements et de centres de soins devra s’adapter

Vieillissement de la population bruxelloise: le ministre Alain Maron invité de Bruxelles Matin

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En dix ans, la proportion de personnes âgées a doublé à Bruxelles. 15% de la population bruxelloise a désormais plus de 65 ans. Tout indique que la tendance au vieillissement de la population va se poursuivre jusqu’en 2070 ; singulièrement, à partir de 2030, au niveau de la tranche d’âge la plus susceptible d’être dépendante : les plus de 85 ans.

Ces constats sont tirés d’une étude de l’Observatoire de la santé et du social de la Région bruxelloise, qui passe au crible les besoins en termes d’hébergement et de recours aux soins.

© Observatoire de la santé et du social

Des maisons de repos trop chères et mal situées

Mais qui sont ces 160.000 hommes et femmes recensés en 2020 ? Dans un cas sur trois, ils et elles n’ont pas la nationalité belge. "Alors que dans les années septante, les plus de 65 ans formaient encore un groupe de population relativement homogène et étaient majoritairement nés en Belgique", indique le rapport, "aujourd’hui, une partie croissante des personnes âgées bruxelloises sont des retraités, anciennement travailleurs immigrés."

À ce titre, il n’est pas étonnant de constater que les plus fortes hausses de population des aînés sont attendues dans des communes populaires comme Saint-Josse, Molenbeek et Berchem-Sainte-Agathe. Or, c’est à Evere, Anderlecht, Bruxelles-Ville et Jette que les maisons de repos et de soins sont les plus nombreuses : "l’implantation des maisons de repos ne correspond pas tout à fait à la répartition réelle des personnes âgées", note l’Observatoire de la santé et du social, qui s’inquiète aussi des prix pratiqués. "Dans certaines communes pauvres de la Région […], le prix mensuel est supérieur à 1700 €. […] Ces prix élevés dépassent le montant des pensions et des prestations d’aide sociale les plus basses."

© Observatoire de la santé et du social

Autre spécificité bruxelloise que le secteur d’aides aux personnes âgées doit tenir à l’œil : les 65 + de la capitale sont socio-économiquement plus fragiles, ce qui va de pair avec une apparition plus précoce et plus intense "de problèmes de santé et de limitations fonctionnelles".

Privilégier le "vivre chez soi" et développer les alternatives

En comparaison avec leurs homologues wallons et flamands, les Bruxellois finissent donc plus souvent leurs jours en maison de repos et de soins. Un placement en institution qui s’explique aussi par un manque de soutien social et un marché locatif de la capitale inadapté à leurs besoins.

Cela explique sans doute pourquoi certains Bruxellois se retrouvent en maison de repos sans raison évidente. Parmi les trois régions du pays, souligne le rapport, Bruxelles est celle qui compte la plus grande proportion de pensionnaires avec "un profil de dépendance légère".

Il n’en fallait pas plus aux acteurs de terrain pour déplorer le manque de formules intermédiaires et de structures alternatives: soins semi-résidentiels, centres de soins de jours, résidences-services ou encore habitats intergénérationnels.

L’Observatoire de la santé et du social décèle un "enjeu à pouvoir développer la prise en charge pour ces profils de dépendance légère dans des structures alternatives, qui peuvent être adossées à la maison de repos et qui soient accessibles financièrement."

Les Bruxellois vieillissent : l’offre d’hébergements et de centres de soins devra s’adapter. Photo d’illustration.
Les Bruxellois vieillissent : l’offre d’hébergements et de centres de soins devra s’adapter. Photo d’illustration. © MAXIME ANCIAUX – BELGA

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