Dans "Les Bruits de la vie" les relations entre les différents protagonistes sont dysfonctionnelles car ils n’arrivent pas à communiquer entre eux : Bérangère annonce à son compagnon au sein de la même phrase qu’elle a avorté et réduit leur bilan carbone, le répétiteur de la cantatrice n'ose pas lui avouer que son grand retour sur scène n’aura pas lieu, Johnny est incapable de rassurer sa femme sur l’amour qu’il éprouve pour elle, Boubacar et Manon sont freinés dans leurs échanges par le niveau d’anglais de cette dernière… La pièce de Brigitte Baillieux et Guy Thenissen est traversée par des problématiques liées à notre monde contemporain, comme le réchauffement climatique ou le sort des migrants du parc Maximilien. Ces choix dramaturgiques sont en accord avec leur conception du théâtre qu’ils expliquent sur le site internet de la Maison éphémère :
Nous considérons le théâtre comme une façon sensible, fragile, nuancée d’agir dans la société. Il est vital pour nous que le théâtre fasse partie des mesures de prévention contre un populisme de plus en plus agressif et les endoctrinements de tous bords. Que le théâtre éveille le spectateur, qu’il titille son esprit critique, qu’il s’adresse à tous, qu’il montre que l’Autre est toujours différent et qu’il faut s’en réjouir plutôt que de s’en inquiéter ou pire, de s’en effrayer. Nous croyons à un théâtre qui questionne sans délivrer de messages, qui garde le spectateur éveillé, laisse des portes ouvertes à son imaginaire, lui rend la responsabilité de ses propres réponses.