Dans les Balkans, l’utilisation du charbon pour alimenter les centrales thermiques, est encore abondante. La Bosnie, comme la Serbie ou le Kosovo, malgré toutes les conséquences environnementales et sanitaires que cette exploitation engendre, ne sont pas près d’abandonner leur or noir. Explications dans ce reportage de Simon Rico pour Transversales.
Dans les Balkans, le sol est riche en lignite, un charbon très polluant. Le recours à ce combustible fossile pour s’alimenter en électricité est alors toujours d’actualité. Au point de causer des dommages irrémédiables sur la santé des travailleurs et de la population.
C’est ce que remarque amèrement Xhafer Gashi, maire d’Obilić, bourg en périphérie de la capitale Pristina développé dès les années 60 grâce à cette activité industrielle. Une mine à ciel ouvert de lignite approvisionne les deux centrales thermiques. "Depuis les années 60, cette activité a causé des dommages considérables à la population de la commune et aux alentours. Avant, ils avaient au moins le droit d’y travailler en priorité, mais ce n’est même plus le cas. Aujourd’hui, ils subissent seulement les maladies respiratoires et les cancers qui sont au niveau le plus élevé au Kosovo, peut-être même dans les Balkans et l’Europe entière" estime-t-il.
Des propos qui résonnent sur un rapport de la Banque mondiale publié en 2019. Celui-ci indiquait que la pollution de l’air tuait 760 personnes par an au Kosovo, pour 1,8 million d’habitants. À Obilić, on y relevait 30% des cancers et des maladies respiratoires en plus que dans le reste du pays.