"A l’horizon 2050, le changement climatique aura modifié à la fois les conditions de production des vins, leurs caractéristiques organoleptiques et leurs marchés", écrit l'Inrae dans un rapport consacré à la stratégie de la filière viticole face au dérèglement climatique, présenté à l'été 2021. Avec l'augmentation des températures moyennes entre 2°C et 5°C, la vigne fleurit plus vite, le raisin arrive à maturité plus tôt selon les terroirs dans le cas d'épisodes de sécheresse, le degré alcoolique augmente, l'acidité du raisin est moindre au moment de la récolte tandis que les vendanges démarrent plus tôt.
L'institut français spécialiste de la recherche agronome est également clair à propos des profils aromatiques des vins : ils sont modifiés sous l'effet du changement climatique et leur rendement peut être amoindri selon les régions. "Des pays comme l'Espagne ou l'Italie sont plus impactés en termes de qualité ainsi qu'en termes de rendements. Ces régions auront plus de difficultés à s'adapter. Entre le 35ème parallèle (Tanger, Tunis) et le 50ème parallèle (Charleroi, Prague), les facteurs limitants pour produire du bon vin ne sont pas les mêmes", ont expliqué à la revue de Polytechnique Insights Cornelis Van Leeuwen, un professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro, et Alistair Nesbitt, PDG de Vinescapes, un cabinet de conseil qui soutient le développement technique et stratégique des entreprises de production de vin.