Belgique

Les alternatives végétales gagnent du terrain sur le marché de l’alimentaire

Désormais, un Belge sur trois mange végétarien au moins une fois par semaine.

© RTBF / iVox

Pas de révolution, mais bien une évolution dans l’assiette. Un Belge sur trois indique manger végétarien au moins une fois par semaine. Alors, pour répondre à la demande grandissante, l’offre sur le marché de l’alimentaire évolue aussi.

Fille de boucher et végétarienne

Auriane montre quelques produits végétariens à son père : tajine, pâte pesto, tikka masala…
Auriane montre quelques produits végétariens à son père : tajine, pâte pesto, tikka masala… © RTBF

Signe des temps, l’attitude de la nouvelle génération vis-à-vis de la nourriture suit la même évolution. Pour illustrer ce propos, voici Auriane et son père. Ils travaillent tous les deux dans l’alimentaire. La spécialité de Philippe, le papa, c’est la viande. Il est boucher depuis près de 40 ans, comme son père et son grand-père avant lui. Pourtant, sa fille, elle, a choisi le végétal avec son entreprise de plats végétariens.

Auriane Borremans, consultante dans l'innovation culinaire.

"Je suis vraiment née dans une boucherie !", raconte Auriane. "Mon papa m’a beaucoup appris sur la viande. Je connais encore beaucoup de choses sur la viande, mais je ne la mange pas. Je suis végétarienne, je mange végétarien, souvent végan aussi."

Philippe Borremans, boucher-traiteur.

"Ça ne me pose vraiment aucun problème.", réagit Philippe aux propos de sa fille. "Et puis quelque part, est-ce que je suis boucher ? Non, je fais de l’alimentation pour les gens et si les gens changent leurs habitudes de consommation, je vais m’adapter. Donc fondamentalement, pour moi ce n’est pas une révolution."

Les supermarchés suivent la tendance

Un burger 100% végétal.
Des charcuteries 100% végétales.

Face à ce changement de plus en plus perceptible, les entreprises spécialisées fleurissent chaque année et cela se ressent aussi dans les rayons des grandes surfaces. Karima Ghozzi est porte-parole pour Delhaize et elle nous le confirme, cela fait un petit temps que le phénomène est en marche :

Karima Ghozzi, porte-parole pour Delhaize.

"Ça fait déjà quelques années qu’on a remarqué qu’effectivement, il fallait absolument qu’on ait aussi un assortiment pour les personnes végétariennes.", avoue-t-elle, "Et donc en l’occurrence, on a évidemment déjà 3000 fruits et légumes, légumineuses et autres qui peuvent tout à fait convenir à un régime végétarien. Mais on a aussi 400 alternatives, en fait, à la viande, au poisson, etc. dans nos rayons. Et on compte en fait d’ici 2025 doubler cet assortiment et passer à 800 références."

Il y a les marques végétariennes, mais aussi les géants de la viande qui adaptent leurs produits phares, avec du jambon ou des saucisses version végétale. Une tendance que confirme Wagralim, une ASBL qui accompagne des agro-industriels wallons dans leur envie d’innover vers le végétal.

François Heroufosse, directeur général du pôle de compétitivité chez Wagralim.

"Les entreprises, que ce soient des entreprises qui sont de seconde transformation, donc qui font des produits consommateurs ou même des acteurs qui aujourd’hui sont dans la viande, se rendent compte qu’il faut aller sur ce secteur-là.", affirme François Heroufosse, le directeur général du pôle de compétitivité chez Wagralim. "Certains acteurs se disent que leur métier, c’est d’amener de la protéine. Historiquement, c’est de la protéine animale. Mais ils pourraient très bien aussi demain amener de la protéine végétale au consommateur."

Du lait sans lait

Le lait végétal a de plus en plus la cote.

Pour les produits laitiers aussi, les alternatives à base de plantes sont de plus en plus populaires. Résultat, ce marché économique se développe, attirant de nouveaux entrepreneurs.

Par exemple, chez Flores Food, on produit des boissons, des yaourts ou des crèmes sans lait. Son fondateur, Bernard Deburlin, nous parle de l’orientation qu’a prise le marché du végétal depuis quelques années :

Bernard Deburlin, fondateur de Flores Food.

"On s’est lancé il y a trois ans. Il y a trois ou quatre ans, c’était un petit peu plus difficile. Mais on sent aujourd’hui qu’on est soutenu par une vraie croissance.", se réjouit-il. "Et aujourd’hui, le marché devient suffisamment grand. On parle dans le secteur du végétal, de taux de croissance à deux chiffres. Les boissons végétales du type lait représentent à peu près 10% du marché total."

Un chiffre qui pourrait encore augmenter dans les prochaines années, que ce soit pour des raisons éthiques ou suite à l’augmentation des intolérances alimentaires. La filière végétale semble ainsi s’installer durablement dans le frigo des consommateurs.

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