Des glaçons, quelques millilitres de gin, une rondelle d’agrume, et une bonne rasade de tonic. En quelques années, le gin tonic s’est offert une place de choix sur les terrasses.
Les autres spiritueux sont pourtant en chute libre. En cinq ans, les volumes vendus en Belgique ont baissé d’un quart. Mais le gin, cet alcool à base de baies de genévrier, lui, tire son épingle du jeu. Ce sont surtout les marques locales qui en profitent.
Brasseurs, cavistes ou distillateurs : ils sont nombreux à lancer leur gin. Et cette gin mania sévit même chez les particuliers. À Fays (Sprimont), Alain Joiret héberge un alambic dans son garage, depuis un peu plus de trois ans. Acheté neuf au Portugal, cet alambic en cuivre fait presque partie de la famille, il a même un petit nom. "Je l’ai appelé Camille", précise le distillateur amateur. "C’était le nom de mon grand-père qui était agriculteur en France. A l’époque, tout le monde avait son alambic au fond de la grange".
Le gin c’est 50% de baies de genévrier et 50% d’imagination
Le gin produit entre les quatre murs de ce garage a un goût d’exotisme. "Je voyage sac au dos depuis 35 ans", raconte Alain Joiret. "J’avais l’habitude de ramener des épices d’Amérique du Sud ou d’Asie et je me disais qu’il fallait que j’en fasse quelque chose. Je voulais me lancer dans la fabrication d’un alcool. Le gin s’est imposé assez naturellement, puisque c’est 50% de baies de genévrier et 50% d’imagination."