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Les agents des services de secours du Hainaut en grève ce mercredi matin

Vendredi dernier, le personnel anversois avait aussi manifesté son ras-le-bol.

© Belga

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Par OPPENS Xavier Van
Si vous devez former le numéro d'appel d'urgence 101 aujourd'hui, vous tomberez sur un policier et non pas sur un preneur d'appel qui y travaille habituellement. Ces call-takers (comme on les appelle) n'en peuvent plus. Ils estiment être trop peu nombreux, avoir trop de travail et subir trop de pression. Raisons pour lesquelles ils ont décidé de ne pas assurer leur service ce mercredi matin. 50 travailleurs sont concernés. Ils sont donc remplacés par des policiers.

Philippe Houman, délégué SLFP, témoigne : ''L’un après l’autre, les gens tombent malades ou en dépression. C’est un métier difficile, les appels reçus ne sont pas évidents à gérer (…) Certains cherchent un autre métier. La charge de travail de ceux qui restent ne fait qu’augmenter. Nous faisons plus de 35 week-ends par an. Il y a constamment des changements d’horaire, ce qui a des répercussions sur nos vies de famille. Il y a aussi énormément d’heures à récupérer, jusqu’à cent heures sur deux mois de temps. Ce n’est plus possible ! Le personnel est fatigué et démotivé.'' Et le syndicaliste de terminer par cet appel au monde politique : ''Il faut que nos politiciens se rendent compte qu’il y a là, potentiellement, un danger.''

La grève durera jusqu’à ce mercredi soir 19h00.

Soutien des agents du 100

Les agents de l'autre numéro d'urgence, le 100, soutiennent leurs collègues. Ils disent vivre exactement les mêmes problèmes. Laurent Biéva, délégué CGSP pour la  centrale 100 du Hainaut : ''Dans un avenir proche, le projet entame la fédéralisation du personnel. Dans une seconde étape, il y aura une migration du centre 100 vers les plateaux techniques des CIC (autrement dit les centres d’appel gérés par la police), pour travailler de concert. Les inquiétudes, ici, sont partagées avec le 101 car je pense que des deux côtés, le souci est la qualité du service fourni à la population et la rapidité du traitement des appels et du suivi. Étant donné le manque de personnel qui va survenir avec la mise en route de ce projet, il y aura immanquablement des dégâts : baisse de qualité, de rapidité – ce que le ministère reconnaît mais il n’apporte aucune solution au problème !''

Par ailleurs, les travailleurs du 100 afficheront leur soutien au mouvement amorcé par le 101. ''Nous n’avons pas l’opportunité de faire un arrêt de travail et d’être remplacé par des policiers. Nous ne pouvons pas et ne voulons pas que notre mouvement ait un impact sur la qualité du service proposé. Par solidarité, les deux délégués iront soutenir le piquet du CIC.'' Aucune répercussion pour les appels de secours, donc.

Ce mouvement hennuyer fait partie d’une grève tournante qui a déjà touché d’autres services 101 du pays. Demain, jeudi, ce sera au tour du service 100 de Namur, de débrayer. Une grève prévue de 7H00 à 19H00. Vendredi Liège fera de même.

 

Emmanuel Duvivier

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