Et quand Wilfried Martens quitte ses fonctions en 1992, ce n'est que 105 jours plus tard que Jean-Luc Dehaene prend le relais.
Durant ces périodes, le gouvernement est en "affaires courantes". Pour faire simple, après les élections ou la chute d’un gouvernement, le gouvernement sortant est chargé de garder la boutique jusqu’à l’installation du suivant. Si cette explication peut vous paraître un peu familière, mieux vaut ne pas vous formalisez puisqu'en fait, il n’y a pas de définition légale des affaires courantes. La notion n’est pas reprise dans les textes de loi, comme l’explique le directeur du CRISP, Jean Faniel : "On est surtout dans la coutume, il n’y a pas vraiment de règle qui codifie l’usage des affaires courantes. C’est plutôt ce qu’on a pris l’habitude de faire."
Une notion à géométrie très variable
A en croire l’usage, quand il est en affaires courantes, le gouvernement sortant est censé se contenter de gérer le quotidien ordinaire, les affaires en cours et les urgences. L’idée est qu’il n’engage pas le pays ou ne prenne pas de décisions importantes alors qu’il n’a plus vraiment de légitimité.
Ça, c'est pour la théorie car, en pratique, ces dernières années la notion a évolué : "Cela évolue en fonction des circonstances, lors de la longue crise en 2010-2011, quand le gouvernement Leterme II a été en affaires courantes pendant plus de 500 jours, on a élargi le périmètre des affaires courantes", explique Jean Faniel. En effet, entre crises, désaccords communautaires ou institutionnels, les formations de gouvernement ont tendance à prendre de plus en plus de temps. Du coup, quand ça traîne, le gouvernement sortant en fait parfois un peu plus.