David Graziano, le nouveau showrunner de la série New York Unité Spéciale (la série consacrée aux victimes de crimes sexuels), est accusé de harcèlement sexuel et de sexisme par plus d’une douzaine de personnes selon une enquête du L.A. Times. L’intéressé dément ces allégations.
David Graziano a déjà travaillé sur d’autres séries comme Lie To Me de Tim Roth et dirige la franchise New York Unité Spéciale depuis le début de cette année. Et c’est un rapport du L.A. Times qui l’accable : le journal parle de comportement abusif, d’intimidation et de sexisme venant d’une douzaine de personnes ayant travaillé avec lui tout au long de sa carrière. Des déclarations qui semblent découler en partie d’un post récent de Haley Cameron, ancienne coordinatrice de scénario de la série avec Mariska Hargitay, Olivia Benson dans la série. Dans son message, elle aurait mis en garde d’autres personnes sur le fait de travailler sur la série. Elle aurait été maltraitée par Graziano, ce qui l’aurait amenée à quitter la série : "David Graziano est un homme très peu professionnel, égocentrique et immature. Je suis dans cette industrie depuis longtemps et je n’ai jamais connu une misogynie aussi pure chez les hommes blancs ", a déclaré Cameron aux coordinateurs de script. Un message sans appel aux femmes disant : "Je vous exhorte – en particulier les femmes – à réfléchir à deux fois avant de vous mettre dans une position où ça pourrait se terminer aussi mal que pour moi."
Les autres femmes accusent David Graziano d’avoir brutalisé des employés, fait des commentaires déplacés sur le corps des femmes et créé un environnement de travail hostile sur un certain nombre de séries où il était l’une des personnes les plus puissantes du plateau. Son ancienne assistante, qui a travaillé pour lui entre 2009 et 2012, l’a notamment entendu parler "du corps des femmes et de ce qu’il voudrait faire avec" ou exprimer des désirs sexuels inappropriés à son égard. Elle a aussi indiqué avoir été pelotée par un autre producteur. Lorsqu’elle a rapporté l’incident à Graziano, il lui a dit que l’homme en question était "un important showrunner" et qu’elle n’était "personne".
La porte-parole de David Graziano, Alafair Hall (porte-parole aussi d’Amber Heard lors du procès contre Johnny Depp), a démenti ces allégations : "L’implication selon laquelle M. Graziano a créé un environnement de travail hostile, sexiste, inapproprié et non professionnel est fausse. Cette affirmation provient de Haley Cameron, qui a travaillé brièvement comme coordinatrice de scripts sur Ney York Unité Spéciale. Il semble qu’elle n’ait pas signalé qu’elle était sur le point d’être licenciée après moins de deux semaines de travail pour avoir modifié en profondeur les scripts alors qu’elle avait été engagée uniquement pour les mettre en forme." Un peu court comme argumentaire semble-t-il puisque ce n’est pas la première fois que le showrunner est accusé de mauvais comportement au travail, allant de l’intimidation présumée au harcèlement sexuel.
Une série de plaintes suit Graziano depuis des lieux de travail antérieurs. Et le témoignage d’Amy Hartman, coordinatrice du scénario sous Graziano sur la série Coyote abonde dans le même sens : "Graz est super toxique et je n’ai jamais fui un travail aussi vite de ma vie que lorsque je travaillais pour lui. Restez à l’écart". Et ce ne sont pas seulement les femmes qui ont accusé Graziano de créer des environnements de travail toxiques. David James, qui a travaillé comme coordinateur de scénario sur Coyote lui aussi, a décrit l’environnement comme "de loin le pire travail que j’ai eu à Hollywood. Les gens avaient constamment besoin d’un moment pour se reprendre. Il y avait tellement de pleurs dans ce bureau, c’était quotidien". Réaction à ce propos de la porte-parole : "Pendant qu’il était sur Coyote, Graziano crachait fort sur les gens et était généralement de mauvaise humeur parce qu’il souffrait d’une douleur atroce à cause de trois disques vertébraux tassés dans son cou. Bien qu’il ne considère pas sa douleur comme une excuse, c’est une explication".