Un soir, après un concert, Nick Stewart, le directeur artistique d’Island Records, propose au groupe un nouveau deal, bien plus important que celui avec CBS. Petite anecdote à ce propos, le groupe ne savait pas trop ou s’installer après le concert, la signature de ce deal se fera dans le club, dans les toilettes des filles…
Le contrat en main, U2 est à la recherche d’un producteur pour enregistrer son premier album. Nick Stewart, le directeur artistique d’Island, conseille au groupe de travailler avec Martin Hannett, le producteur de Joy Division.
U2 rencontre donc Martin Hannett et Joy Division alors qu’ils sont en train de boucler leur plus grand succès "Love Will Tear Us Apart".
U2 est ravi de la rencontre et particulièrement impressionné par le professionnalisme de Joy Division.
En route vers le premier album
Hannett produit le single "11 O’Clock Tick Tock" avec U2. L’ambiance en studio entre U2 et le producteur est excellente, malheureusement cette association ne durera pas…
Martin Hannett était en effet pressenti pour produire l’album mais, choqué par la récente disparition d’Ian Curtis (le chanteur de Joy Division qui s’est suicidé le 18 mai 1980), Hannett refuse de produire l’album en dernière minute, ne se sentant pas en état à l’annonce de cette triste nouvelle.
Hannett out, le nom de Steve Lillywhite est évoqué au sein du groupe.
Lillywhite (qui produira à la même époque le célèbre troisième album de Peter Gabriel et plus tard des groupes comme les Stones, Counting Crowes, ou encore Travis) a déjà une certaine expérience dans le business musical.
Il a alors déjà produit des groupes comme Siouxsie and The Banshess ou encore XTC, des formations que U2 respecte énormément.
Avec Steve Lillywhite à bord, le travail en studio va être très différent.
Le groupe décide de retourner chez lui, à Dublin, pour enregistrer ce premier album. U2 s’établi donc au Windmill studios, le meilleur studio de Dublin…
Lillywhite est, en studio, beaucoup plus dynamique que Martin Hannett. Hannett était du genre baba-cool, fumeur de pétard et Lillywhite est, lui, quelqu’un qui n’arrive pas à tenir en place.
Si Martin Hannett tentait plutôt de minimiser le son du groupe, Lillywhite va faire le contraire et faire tout pour "grossir" le son et expérimenter pas mal de choses.
Lillywhite sera aussi très présent pour encourager le groupe, encourager les musiciens pour qu’ils recommencent une prise, dépassent leurs limites…
Bono :
"Steve Lillywhite sortait tout juste d’une session avec Peter Gabriel, et, quand il est arrivé en studio, il était dans sa phase la plus expérimentale. L’enregistrement a été super car on a tout essayé. On a même retourné un vélo pour utiliser les roues comme cymbales, en tapant dessus avec des fourchettes. On avait écrasé des bouteilles pour faire des bruitages, utilisé un glockenspiel. Pour un groupe de rock, c’était vraiment nouveau ! Et tout ça, grâce à Steve. Adam et Steve passaient la nuit tous les deux à expérimenter des choses nouvelles, puis les testaient sur nous le lendemain matin en studio. Les pistes instrumentales étaient parfaites : la batterie était enregistrée au pied de la cage d’escalier, avec des micros placés jusqu’au plafond, quatre étages au-dessus".