Il est des compositeurs dont le nom est illustre mais le prénom un peu moins. Eh oui, "les fils de" ont beau faire tous les efforts du monde, leur musique souffre trop souvent de la comparaison avec celle de leur père. À moins - et cela arrive - que les fils en question changent carrément de style.
Prenons Jean-Sébastien Bach, compositeur canonique à la lignée familiale si conséquente que l’écoute de la musique de ses fils tourne vite à la guerre de succession. Avec 20 enfants au compteur, Jean-Sébastien Bach avait l’embarras du choix pour savoir lequel serait le fils prodigue, lequel serait le plus loyal. Ainsi, s’il ne devait y avoir qu’un trône, lequel de ses fils pouvait tenir le rôle du "digne successeur" ? À peine l’auditeur a-t-il entendu quelques notes d’un des fils de Bach qu’il est placé en position de juge de paix pour départager lequel a hérité du génie du père plus franchement que les autres.