La soirée s'ouvre par la prestation de Jeremy Mulders, guitariste attitré de Paon et ancien Lucy Lucy, qui propose désormais également un projet parallèle sous le pseudo Jeremy Walch. Plongée intéressante dans un univers qui mêle l'atmosphère nonchalante d'un Mac de Marco à des compositions et à une interprétation inspirée du rock à la frontière des 60's-70's. Attitude dandy cool sans prise de tête et 4 garçons (Aurelio Mattern à la basse et Leo Grosheitsch à la guitare et aux claviers en contre-emploi par rapport à leurs rôles respectifs dans Paon) sobrement dans le vent qui livrent de bien belles plages instrumentales et des chansons feel good joliment déstructurées.
La tête d'affiche du jour se nomme Leonore, groupe bruxellois articulé autour de la jeune et charmante Chloë Nols qui d'entrée se réjouit de voir les chansons qu'elle a écrites sur sa guitare prendre une dimension grâce à son band. Celui-ci est en effet châtoyant avec surtout le mélange on ne peut plus agréable entre une contrebasse pour l'atmosphère jazzy et un violoncelle pour la touche romantique.
Ces instruments ont le mérite de mettre sur un piédestal sa superbe voix qui ressort de manière encore plus pure que sur son premier album Phenix qu'elle vient nous présenter ici. Parfois (souvent?), le filtre d'une production studio magnifie une voix quelconque. Dans ce cas-ci, la jeune Gantoise d'origine (pourtant fort nerveuse d'apparence) semble libérée et son organe de s'ouvrir avec une facilité déconcertante et maîtrisée. Quasi d'entrée, elle livre son single Brussels dont le clip a été tourné dans une maison Horta de la capitale.
S'ensuivront les morceaux The Hunter, The Tempest et Home qui rivalisent au niveau des instrumentations soignées et au sein du set, on remarque Little Girl et Like a Child dont les titres sont presque raccord avec la fille menue et timide que l'on a en face de nous. Une douceur entremêlée de naïveté qui est forcément synonyme d'un léger manque de maturité et de métier. On rêve donc de la voir progresser à l'avenir et prendre un peu de bouteille, mais l'entrée est déjà belle. Et ne dit-on pas que le Phénix est cet animal qui renait de ses cendres ? Vivement le 2ème album.
David Salomonowicz