Nombre de lieux culturels et d’Écoles Supérieures des Arts ne pourront survire à la crise énergétique sans blocage des prix de l’énergie. Le secteur, déjà affecté par la crise sanitaire, doit affronter celle qu’il appelle "la crise de trop".
Dans son communiqué, le collectif Trop is te veel explique que des lieux culturels ont dû annoncer la fermeture de leurs portes, d’autres se voient obligés de faire des économies sur d’autres enveloppes : personnel, déplacements, bureaux et ateliers sous-chauffés car les factures d’énergie deviennent impayables. "On a rassemblé des témoignages assez édifiants", explique Antoine Giet, comédien et membre du collectif Trop is te veel à Bruxelles. Et de donner l’exemple des peintres et artistes plasticiens. "Cela leur demande déjà d’avoir un atelier à eux. Cela demande déjà un surcoût. Ces gens se retrouvent à devoir chauffer. On a des témoignages de plasticiens qui travaillent dans le froid le plus total", explique Antoine Giet. "On n’imagine un peintre qui tient un pinceau avec des gants", ajoute-t-il.
La situation est aussi compliquée pour les institutions telles que les théâtres. Les plus grands ont à présent des factures d’énergie qui ont augmenté de plusieurs centaines de milliers d’euros. "Plein d’autres petites structures nous parlent d’augmentations de 30.000 euros ou de pas loin de 100.000 euros, cela varie selon la taille des institutions", explique Antoine Giet. Cet argent n’ira pas dans la création artistique. "30.000 euros, dans un petit théâtre, c’est le prix d’un grand spectacle qui va se jouer pendant un mois, qui va être répété pendant un mois, avec une dizaine de personnes qui vont travailler dessus pendant presque deux mois, avec une scénographie, avec des centaines de personnes qui vont le voir", explique Antoine Giet.