C’est en réalisant avec Colette Braeckman, à l’Est du Congo, le film” L’homme qui répare les femmes” sur le travail du docteur Mukwege, que j’ai pris conscience de l’ampleur de la tragédie vécue par ce pays depuis la fin du régime dictatorial du Président Mobutu qui avait imposé durant plus de trois décennies une paix civile, basée sur une répression sans faille et une corruption/prédation généralisée des richesses du pays. J’ai découvert l’ampleur hallucinante de ces crimes commis au cœur de l’Afrique.
Il ne pouvait donc pas en rester là.
La République Démocratique du Congo est le plus grand pays d’Afrique central, il est aussi l’un des plus riches du monde par ses richesses agricoles, forestières, énergétiques, et minières. La beauté de la nature tranche avec l’horreur de la guerre qui déchire ce pays depuis 25 ans. Les victimes se comptent par centaines de milliers, voire par millions. Les auteurs de ces crimes sont innombrables : des mouvements rebelles, mais aussi des armées, celles du Congo et des pays voisins…
Une guerre sans fin et des massacres de la population congolaise, pour le pouvoir, pour l’argent, pour s’accaparer les richesses du Congo en toute impunité, dans l’indifférence générale.
C’est cette impunité que dénonce inlassablement et au péril de sa vie, le docteur Denis Mukwege. Dans son discours prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Nobel à Oslo, il déclarait : " le peuple congolais est massacré depuis plus de deux décennies au vu et au su de la communauté internationale. Les habitants de mon pays ont désespérément besoin de la paix "