Le nouvel album de Leif Ove Andsnes, à la direction du Mahler Chamber Orchestra et au piano, tourne, comme son nom l’indique, autour de Mozart et de cette année 1785 qui fut une année charnière pour le compositeur : Mozart passe de Salzbourg à Vienne, il écrit les Noces de Figaro, il compose des quatuors dédiés à Haydn et puis il y a ses concertos pour pianos.
Comme nous l’explique Leif Ove Andsnes, en janvier 1785, Mozart, qui avait déjà composé six concertos pour piano, débute une nouvelle narrative autour de ce genre, il va petit à petit séparer le soliste de la logique orchestrale : avant, l’orchestre jouait un thème et était ensuite suivi du soliste qui reprenait et réinterprétait ce thème. Ce schéma va être complètement cassé dans le 20e concerto : le piano rentre dans une ligne chantante, et c’est aux yeux de Leif Ove Andsnes une vraie révolution et y voit même, peut-être, le début de l’ère du concerto pour piano romantique, où le soliste va être plus isolé par rapport à la masse orchestrale.
À lire aussi : Les symboles francs-maçons dans la musique de Mozart, de La Flûte enchantée à la Symphonie Jupiter