On favorise souvent les personnes qui manquent d'humilité, c'est l'effet Dunning-Kruger ou effet de surconfiance. On est intimement convaincu qu'on sait, qu'on est supérieur à l'autre mais on se fait parfois avoir, parce qu'en réalité, c'est un leurre.
On donne trop l'importance au côté alpha de la personnalité, ou encore à l'auto-publicité, qui consiste à se mettre en avant, à montrer qu'on va toujours bien.
Dans le monde du travail, la valorisation de l'ego est souvent assimilée au leadership, ce qui est totalement faux. Heureusement, les choses sont en train de changer mais il reste marquant que l'accessibilité à des postes à responsabilité concerne les personnes qui crient le plus. Toutefois, on a toujours un peu d'ego quand on choisit d'être leader, mais c'est l'excès qui pose problème : "L'ego peut tuer le leader que l'on est".
Pour Jean-Olivier Collinet, l'humilité n'est pas suffisamment enseignée dans l'entreprise, on y travaille beaucoup plus sur le dépassement de soi. Pourtant, mieux vaut parler bien que parler fort. Et cela permet d'être beaucoup plus écouté.
Aujourd'hui, les sociétés travaillent de plus en plus en auto-gestion, sans managers. Les discours dans les grandes écoles ne sont plus les mêmes, on travaille beaucoup plus le sens, la logique de l'économie sociale, de l'économie au service de l'humain, du vivant.
"On commence à planter des graines grâce auxquelles l'humilité personnelle peut primer sur l'arrogance. On peut faire preuve d'ego sans faire preuve d'arrogance, tout est question de dosage. Ce qui est dangereux c'est l'excès.
On peut avoir des pointes d'ego dans la vie. Il est important d'être conscient de cet ego et d'intégrer dès le plus jeune âge que l'humilité n'est pas une faiblesse, mais une capacité d'écoute et d'apprentissage tout au long de la vie."