Les troupes de Patrick Lefevere qui évolueront la saison prochaine sous la bannière Soudal – Quick Step sont actuellement en stage à Calpe pour peaufiner leur forme à l’approche de la nouvelle saison. A cette occasion, Lefevere a accordé un entretien à La Dernière Heure.
Dans celui-ci, il revient notamment sur la période des classiques compliquées en 2022 mais surtout sur la magnifique année de Remco Evenepoel et ses objectifs pour 2023. Si le natif de Schepdaal sera sur les routes du Giro en 2024, il est certain qu’il fera un jour le Tour de France : "On ne veut pas brûler les étapes avec Remco, et lui non plus. Le but est qu’il puisse, un jour, jouer les premiers rôles au Tour de France, mais on a toujours dit qu’il participerait d’abord à la Vuelta et au Giro. Il s’en tient à cela et c’est très bien comme ça".
Et le patron de la Quick Step ne tarit pas d’éloges pour son prodige : "À partir du Tour d’Algarve, il a été à la hauteur toute l’année et a gagné plusieurs grandes courses de très haut niveau sur des terrains et des durées très variés. Même si j’ai toujours eu la conviction de tenir en lui quelqu’un d’exception, c’est très impressionnant".
Lefevere reconnaît pourtant avoir douté, une fois, de la capacité d’Evenepoel a brillé sur les grands tours : "J’ai nourri quelques inquiétudes au Tour de Valence, sa toute première course de l’année, le jour où Aleksandr Vlasov l’a lâché. J’avoue qu’à ce moment-là, je me suis demandé si Remco avait vraiment le coffre pour être, un jour, un coureur de grands tours".
Remco Evenepoel est également un coureur à part dans sa préparation. Si certains aiment courir pour se préparer pour leurs grands objectifs, Evenepoel préfère les stages. "Les stages lui conviennent bien. Cela ne le dérange pas de s’entraîner tout seul pendant des semaines. Ces sacrifices ne lui pèsent pas", explique le patron de l’équipe belge. "Il est d’une génération qui préfère ne pas prendre le départ plutôt que ne pas peser sur la course. Il préférera toujours un stage à une course dans l’anonymat. Il n’a pas besoin, non plus, de courir tous les trois jours", ajoute le manager de Soudal – Quick Step.
Lefevere est également revenu sur la saison compliquée de Julian Alaphilippe. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il attend une réponse de son coureur français, double champion du monde : "Je veux qu’il se reprenne. Il me doit une revanche. Julian a un salaire de champion, mais il doit confirmer qu’il en est toujours un. Qu’il ne soit plus champion du monde, je m’en fiche, mais ces dernières années, il n’a pas gagné grand-chose. Oui, il a eu beaucoup de malchance, mais ce sont toujours les mêmes qui sont chanceux et les mêmes qui ont la poisse…".
En 2023, Alaphilippe va sans doute jouer sa chance sur les Flandriennes sur lesquels il s’était aligné il y a quelques années mais où il avait manqué de chance. "Julian est toujours motivé. Si tout va bien, il fera bien les courses flamandes, dont le Tour des Flandres. Je vous rappelle quand même que s’il n’accroche pas une moto en 2020, il peut viser la gagne", retrace Lefevere.
Le Français est prévenu, il va falloir une réaction en 2023 sinon Evenepoel pourrait bien devenir l’unique chef de file de la formation belge.