En 2025, environ 43 millions de personnes travailleront via une plateforme numérique, selon les projections. Ce système n’est pas tenable socialement, éthiquement et écologiquement. C’est ce qu’affirme Olivier De Schutter, professeur à l’UCLouvain, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme. L’économie numérique peut-elle être sociale ? Dans Tendances Première, il expose les nombreux défis que cette question pose.
Olivier De Schutter distingue deux enjeux : d’abord l’extension incroyable de ce phénomène en Europe : 28 millions de travailleurs et travailleuses dépendent aujourd’hui de l’économie numérique et travaillent sur base de ces plateformes, qui organisent leur travail. Et se pose la question de leur statut.
Par ailleurs, une série d’activités sont aujourd’hui très aisément exercées à l’extérieur de l'Europe, donc dans d’autres juridictions : encodage de données, édition, traductions, comptabilité… Cela entraîne une mise en concurrence généralisée des travailleurs et travailleuses à l’échelle mondiale, bien souvent pour des salaires dérisoires.