Verte et piquante, cette racine pousse en 12 à 18 mois et n'est produite que dans une poignée de régions japonaises car sa culture requiert des conditions très particulières. "L'ingrédient le plus important, c'est de l'eau pure, en abondance", explique Yoshihiro Shioya en sortant un plant de wasabi du sable. "Il faut absolument que la température de cette eau reste entre 10 et 15 degrés toute l'année."
A 150 km au sud-ouest de Tokyo, les montagnes de la péninsule d'Izu, où la famille de cet agriculteur de 62 ans cultive du wasabi depuis sept générations, offrent un environnement idéal, avec des précipitations abondantes et un sol volcanique favorisant les infiltrations. "L'eau ruisselle depuis le sommet de la montagne, aménagée en terrasses recouvertes de couches de pierres et de sable, qui la filtrent et la purifient", précise Yasuaki Kohari, de la coopérative agricole d'Izu.
Le département de Shizuoka, celui de la péninsule d'Izu, est d'ailleurs le berceau naturel du wasabi, lequel serait utilisé dans la cuisine japonaise depuis quatre siècles, apprécié et popularisé, raconte-t-on, par le shogun Ieyasu Tokugawa (1543-1616), l'un des unificateurs historiques de l'archipel.
Près de la moitié des 550 tonnes de rhizomes (la tige souterraine du wasabi) produites au Japon en 2019 provenaient de Shizuoka, selon le ministère de l'Agriculture.
C'est en râpant ce rhizome que l'on obtient le condiment corsé et aux propriétés antibactériennes qui relève le goût des mets de poisson cru ou des soba (nouilles de sarrasin).