Au cœur du mouvement, un meneur, Dries Van Langenhove, apparemment bien sous tout rapport, par ailleurs délégué au sein du conseil de l’université. Le reportage fait l’effet d’une bombe. La radicalité de cette mouvance identitaire surprend la Flandre et suscite beaucoup de réactions à l’université et dans le monde politique. Le parquet ouvre une enquête. Dries Van Langenhove est inculpé avec une dizaine d’autres personnes. Il est accusé de violation de la législation sur le racisme et la xénophobie, d’incitation à la haine et d’infraction à la loi sur les armes. Son immunité parlementaire à été levée.
Dénégation et dissimulation de preuves
Lors de cette enquête les étudiants ont largement rejeté les accusations et nier les faits qui leur sont reprochés. Suite au reportage ils avaient fait le ménage. Des milliers de messages litigieux ont été supprimés de groupe privés Facebook ou de Discord (un plateforme d’échange issue du gaming). Mais la destruction de preuves à grande échelle à échoué. Ces messages ont pu être récupérés, 70.000 au total.
Face à une telle masse, le parquet à fait appel au service de l'intelligence artificielle. Après analyse linguistique, un score de 0 à 100 a été attribué. Au delà de 20 un message est considéré comme toxique explique Het Nieuwsblad. 5.870 messages atteignent ce score et une partie non négligeable d'entre eux atteint même la note maximale de 100. Il s'agit par exemple de messages se satisfaisant que : Les nazis ont aussi envoyé des homosexuels dans les camps ou estimant que 95% des viols sont commis par des migrants.
Selon cette analyse linguistique, Dries Van Langenhove était au cœur de ces échanges avec plusieurs profils, il a produit et échangé ces messages, contrairement à ce qu’il a affirmé devant les enquêteurs.
Une aubaine pour le Vlaams Belang ?
Un procès pourrait donc se tenir en correctionnelle. Est-ce que cela pourrait porter préjudice au Vlaams Belang ? C’est peut-être même l’inverse. En avril 2004 le Vlaams Blok avait été condamné pour incitation à la haine par la cour d’appel de Gand, en juin il réalisait le plus gros score de son histoire aux élections régionales, près d’un million de voix, un quart des flamands ont voté pour lui. La condamnation a joué en faveur du parti qui a utilisé une rhétorique de victimisation, de martyr de la liberté d’expression.Le même phénomène pourrait se produire en cas de procès Dries Van Langenhove. Car c’est après l’émoi suscité par la diffusion du reportage sur Schield and Vrienden en 2018 sur la VRT que le Vlaams Belang a recruté Dries Van Langenhove. Aux élections de juin 2019, il a profité de sa nouvelle notoriété pour séduire 40.000 électeurs et réaliser le 3ème score du parti en voix de préférence.