Depuis plusieurs semaines, le variant dit "delta", d’origine indienne, se répand notamment au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne et en Russie. Ce phénomène a entraîné aune augmentation modérée des cas et des hospitalisations, notamment au Royaume-Uni et au Portugal.
Aujourd’hui, ce variant commence à circuler assez rapidement en Belgique aussi, selon le dernier rapport de surveillance génomique publié par KULeuven ce 15 juin. S’il ne faut pas céder à la panique, il vaut mieux rester prudent : ce variant pourrait bel et bien devenir majoritaire d’ici juillet.
Ce rapport se base sur des échantillons collectés entre le 31 mai et le 13 juin. Ce sont 769 séquences qui ont été récoltées et analysées. Les résultats de l’analyse montrent que la circulation du variant alpha (britannique) est en légère diminution, alors que celle du variant beta (sud-africain) reste égale à celle enregistrée sur la période précédente (1,4%). En revanche, on constate que deux autres variants sont en augmentation : le variant P.1, dit gamma (brésilien), représente 9,9%, contre 9% lors de la période précédente.
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Le variant B.1.617.2, mieux connu sous le nom de variant Delta (indien) représentait 6,1% : il s’agit d’une véritable augmentation par rapport à la période précédente, où il représentait 3,9%. Or, selon Emmanuel André, médecin microbiologiste à la KU Leuven et parmi les auteurs du rapport, la proportion de cas de variant Delta semble progresser assez rapidement : "Les données pour la semaine passée (du 7 au 13 juin) se sont consolidées, même si elles restent encore incomplètes, avec 158 séquences à ce jour. Le variant Delta représentait 13% des infections".
Autrement dit, parmi toutes les infections diagnostiquées et dont le génome a été analysé, 13% étaient liées à ce variant.
"Il y a donc une accélération marquée, compatible avec les évolutions exponentielles observées dans d’autres pays. L’impact sur le nombre d’infections devrait commencer à être visible d’ici 1 à 2 semaines, lorsque ce variant représentera plus de la moitié des infections", ajoutait le microbiologiste.
D’autres variants ralentissent
Le graphique ci-dessous montre cette progression : en reprenant les données pour la semaine du 7 au 13 juin, il montre que pour la première fois depuis son apparition en Belgique en avril dernier, le variant delta (indien) dépasse désormais le variant gamma (brésilien) en Belgique, sur les 83 échantillons représentatifs analysés. En effet : le variant gamma (brésilien) représentait 10,8% des échantillons positifs analysés. Le variant alpha, lui, confirme sa tendance à la baisse : sa fréquence a diminué de 73,5%.