Comme souvent lorsque l’on cherche à évaluer l’aspect "écolo ou non" d’un mode de vie ou d’une activité, plusieurs critères entrent en ligne de compte pour déterminer celui du travail à distance.
- Les trajets domicile – travail
D’emblée, on va brandir la réduction importante des trajets en transports individuels et motorisés qui, on le sait, contribuent fortement à la pollution de l’air. Si je travaille à la maison, je peux laisser ma voiture au garage.
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Selon une récente étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe), le télétravail permet de diminuer d’environ 30% les impacts environnementaux associés aux trajets domicile-bureau. Ce gain atteindrait les 58% pour les émissions de particules fines en suspension.
Toutefois, certaines conditions pour tirer le maximum de ces bienfaits environnementaux sont indispensables afin d’éviter les "effets rebonds" négatifs associés au télétravail, pointe Raphaël Guastavi, chef de service adjoint au service "Produits et efficacité matière" de l’Ademe.
"Il s’agit de revoir ses habitudes. Par exemple, et quand c’est possible, amener les enfants à l’école à pied ou en vélo au lieu de prendre sa voiture."
Mais si les émissions de C02 baissent grâce à une utilisation moindre des véhicules motorisés, la pollution numérique, elle, augmente. D’après l’Ademe, la pollution numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, certaines habitudes potentiellement amplifiées par le télétravail peuvent jouer un rôle considérable dans ces dépenses d’énergie.
C’est notamment le cas des visioconférences, un flux de données en audio consommant 1000 fois moins de bande passante que la vidéo. "Pour limiter les effets, mieux vaut privilégier les échanges téléphoniques et/ou bien couper sa caméra lors des visioconférences car cette fonction s’avère très énergivore", recommande Raphaël Guastavi.
Le travail à domicile pose également la question du matériel informatique. En effet, doubler son matériel professionnel (ordinateurs, écrans, clavier, souris…) pour être équipé à la fois à la maison et au bureau contribue à augmenter le nombre de déchets électroniques, qui est d’ailleurs très peu souvent recyclé correctement.
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Toutefois, l’enquête de l’Ademe note une tendance accrue du matériel informatique nomade, c’est-à-dire que l’on peut facilement transporter du domicile au bureau. Pour limiter les déchets, on peut également se tourner vers des équipements de seconde main ou reconditionné.