Diables Rouges

Le tactico-Tedesco : comment jouent vraiment les équipes du nouveau sélectionneur des Diables rouges

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"Il est adepte d’un pressing haut et d’un jeu tourné vers l’avant", déclare fièrement Peter Bossaerts, lorsqu’il trace les contours tactiques de Domenico Tedesco, le nouvel homme fort du football belge. Etendard de la nouvelle génération d’entraîneurs allemands, jeunes loups aux dents longues, qui passent leurs journées la tête baissée dans leurs ordinateurs portables, il incarne le concept de "laptop-trainers". "Bien sûr que j’utilise les datas mais je ne dors pas avec mon ordinateur", se défend l’ancien entraîneur de Leipzig, conscient que malgré la frénésie des chiffres, le football reste "human after all".

"C’est avant tout psychologique"

A son arrivée à Leipzig, Tedesco récupère une équipe tiraillée entre le jeu en transition rapide de son prédécesseur Jesse Marsch, et l’approche de Julian Nagelsmann, chantre du pressing jusqu’au premier tiers adverse. Il explique alors : "Beaucoup de choses découlent de la psychologie […] Que tu pratiques le football de Marsch ou de Nagelsmann n’a plus aucune importance quand ton équipe perd. Ce qu’il faut se demander, c’est : que veut l’équipe ? Qu’est-ce que les joueurs te disent ? Que s’est-il passé ? Puis faire les changements. Tu peux avoir une idée claire de ce que tu veux comme coach mais tu dois pouvoir t’adapter et t’ajuster aux joueurs". Voilà qui tord le cou à des idées reçues concernant la rigidité de Tedesco. Comme il l’a répété à Tubize pour sa première apparition : il va d’abord identifier les besoins de l’équipe avant d’échafauder son identité de jeu.

Un penchant pour le trois arrière… et pour deux attaquants

Leipzig lui a dessiné la plus belle ligne de son CV. Six mois après sa nomination en décembre 2021, il remportait le premier trophée du club allemand controversé, en gagnant la Coupe d’Allemagne sur un festival offensif (1-1 puis 4-2 aux tirs au but). Ce soir-là, comme sur l’ensemble de la saison, il avait opté pour une base à trois défenseurs qui pouvait se muer en cinq, au besoin. Au Spartak Moscou, lors de sa première aventure hors des frontières germaniques, il avait également privilégié une défense à trois. C’est lors de sa première expérience au plus haut niveau, à Schalke 04, qu’il faut retourner pour le voir alterner entre système à trois et à quatre. Il a aligné une défense à trois à 58 reprises, une défense à quatre à 17 reprises. A Leipzig, il n’est passé à quatre qu’une seule fois.

Une constante à travers les trois clubs : il apprécie l’idée d’une paire d’attaquants dynamiques, une idée qui a toujours été réfutée par Roberto Martinez sous son règne, et qui n’a pas si souvent convaincu Marc Wilmots au début de la génération dorée.

Impact immédiat

Débarqué tout droit de Erzgebirge Aue, Tedesco reprend une équipe de Schalke qui a résilié son abonnement au top 3 du foot allemand depuis trois ans. L’impact qu’il imprime est immédiat. Il offre au club cher à Marc Wilmots un titre de vice-champion, qui sera le point d’orgue d’une formation en perdition depuis lors.

Même schéma au Spartak Moscou, où il dépêtre la formation de la douzième place au classement pour lui faire gagner six rangs durant ses premiers mois. C’est encore la même chose à Leipzig où ses premiers pas font progresser drastiquement la formation de l’ancienne Allemagne de l’Est pour les replacer dans le subtop de la Bundesliga.

Une bonne assise défensive

A Leipzig, il a réussi de faire de sa défense la forteresse la moins perméable du championnat. Son équipe est celle qui subissait le moins de xG contre sur l’ensemble de son règne (25,4 contre 27,9 pour le Bayern Munich, notamment). Une statistique qui vaut autant par l’organisation voulue par le coach que par la qualité individuelle présente en défense : Josko Gvardiol, Mohamed Simakan ou Willi Orban ont contribué à garder cette statistique au plus bas. Lors de la saison qui avait mené Schalke à la deuxième place du classement, il avait terminé troisième meilleure défense d’Allemagne. Quant au fameux gegen-pressing cher aux néo-tacticiens allemands ? Il n’est pas une constante absolue au travers de ses trois aventures au plus haut niveau. Le maître-mot semble bien celui qu’il a lui-même formulé au moment de sa présentation : l’adaptation.

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