Actuellement, lorsqu’un fumeur achète un paquet de cigarettes en Belgique, le tabac, les coûts de production et de distribution ne représentent qu’environ un quart du prix. Le reste, environ les trois-quarts du prix, ce sont des accises et de la TVA.
Dans la loi-programme, l’actuel gouvernement a prévu d’augmenter les accises. Cela a déjà été le cas en 2021. Et ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement augmente la fiscalité sur le tabac. Avant cette nouvelle série d’augmentations entamée en 2021, des modifications des accises sur le tabac avaient déjà été envisagées pour accroître les recettes fiscales. En 2015, le gouvernement misait sur 100 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires. En 2016 sur 175 millions d’euros. Sur 250 millions en 2017 et sur 325 millions d’euros en 2018.
Les chiffres des recettes fiscales liées au tabac montrent que ce calcul fonctionne. De 2009 à 2020, les droits de douane et accises sur le tabac manufacturé augmentent d’année en année. En 2009, cela rapportait à l’Etat un peu moins d’1,82 milliard. En 2020, cette somme avait grimpé à plus de 2,5 milliards d’euros. Si l’on y ajoute la TVA, on franchit la barre des trois milliards d’euros.
Il reste donc tentant pour l’Etat de compter sur ces contribuables au profil particulier, ceux que l’on explique vouloir dissuader de fumer tout en tablant sur leurs dépenses pour augmenter les recettes fiscales. Ces contribuables sont encore nombreux. La Belgique compte environ 1,4 million de fumeurs quotidiens et 360.000 fumeurs occasionnels.