À en croire un sondage YouGov de décembre pour le magazine Management, le phénomène est largement répandu : 54% des femmes en ont déjà été victimes et 45% des hommes, le taux grimpant à 62% chez les managers.
Pour Julien, qui a conscience que c'est "ridicule" avec "plusieurs masters, un doctorat", "il y a ce côté très effrayant de se dire : 'En fait, je suis un imposteur. Le jour où ce sera révélé, ça va être quelque chose d'absolument terrible'".
"Du coup, on va vraiment s'épuiser à la tâche pour tenter de prouver qu'on est à la hauteur", dit ce trentenaire qui travaille dans la data.
"C'est assez violent au quotidien", confirme Fred Christian depuis La Réunion. Ce développeur informatique de 42 ans a toujours l'impression "que les autres sont meilleurs", qu'il n'est "pas assez compétent", "une remise en question éternelle".
Comme lui, qui pointe des parents "pas assez encourageants", Camille Gillet, 33 ans, pense que ce complexe a été nourri par son éducation. "Le problème, c'est que ça peut être bloquant", on se dit que "c'est perdu d'avance" ou cela pousse à "peaufiner certaines choses jusqu'à la névrose", explique la jeune femme, qui travaille dans le marketing web.