Une formule gagnante qui mériterait toutefois un petit dépoussiérage. Car il faut bien le dire, l’écrasante majorité des films de Noël véhicule une vision plutôt conservatrice du monde. La plupart des protagonistes de ces productions sont blancs et hétérosexuels. Preuve que les productions de Noël ont du mal à sortir de leurs schémas archaïques. Love Actually, un des films de Noël les plus emblématiques sorti en 2003, contenait initialement une histoire d'amour entre deux femmes d’un certain âge mais celle-ci a finalement été coupée au montage. Plusieurs scènes avaient été tournées sur la relation entre la directrice de l’école où est scolarisé le fils de Karen (Emma Thompson) et sa partenaire, condamnée par un cancer. Le réalisateur britannique Richard Curtis a expliqué par la suite avoir été obligé de supprimer cette romance pour des question de temps. Il est toutefois curieux que sur la dizaine d’histoires d’amour, c’est justement celle-là qui ait sauté.
Mais nous voilà en 2020, et 17 ans plus tard, la chaîne de streaming Hulu vient d’enfin rectifier le tir avec un film de Noël avec un couple lesbien. Dans Ma belle-famille, Noël et Moi, Kristen Stewart s’en va passer les fêtes de fin d’années dans la famille de sa petit-amie. Le hic, c’est que celle-ci n’a pas encore annoncé à ses proches qu’elle est lesbienne. Va donc s’ensuivre une série de malentendus. Kristen Stewart a confié au Guardian “C’est un film de Noël gay. Et je sais que c’est dérangeant de l’étiqueter d’emblée comme ça mais pour moi c’est super attrayant et c’est comme…un grand soulagement”.
Netflix aussi commence à faire bouger les choses avec notamment How to ruin christmas: Le mariage, cette série sud-africaine en trois épisodes dont les protagonistes sont tous noirs débarque ce 16 décembre et devrait faire du bruit. De son côté, la chaîne d’Oprah Winfrey OWN, s’est lancé l’année dernière dans la production de films de Noël, tous avec un casting afro-américain. Rien d’étonnant quand on sait que la célèbre présentatrice américaine se bat depuis longtemps contre l’invisibilité des afro-américains aux Etats-Unis. Ce n’est encore que le début, mais fort est à parier que dans les années à venir les productions de fin d’année vont devenir plus inclusives, afin que les valeurs véhiculées par Noël prennent enfin tout leur sens.