On observe aujourd’hui une collaboration de plus en plus étroite entre les artistes et les autorités publiques. Depuis 2012, un parcours street art existe d'ailleurs à Bruxelles. Des commandes publiques sont passées à des artistes de street art.
A l’origine plutôt clandestin, le street art est donc devenu plus 'fréquentable'. Certains responsables politiques ont perçu cet engouement du public et ont décidé de favoriser la rencontre de leurs concitoyens avec cette forme d’art et de donner à cette émergence artistique les moyens de progresser et aux artistes d'exister, de gagner en visibilité et en moyens.
"Il y a certainement aussi, tant sur le plan politique que sur le plan économique, des récupérations. Le street art devient un label. Un label de gentrification, d’attractivité touristique, de pacification, de normalisation, de domestication, de forces contraires… C’est évident, mais ce n’est pas que ça", souligne Éric Van Essche.
Il y aura cependant toujours, à côté du parcours street art officiel, des parcours à la marge, des œuvres qui restent clandestines, de la part d’auteurs qui veulent rester anonymes. Bruxelles est caractérisée par cette agrégation de situations et cette cohabitation, les gens sont plutôt bienveillants. Certains artistes ont une double casquette : ils sont vandales la nuit et vendus le jour. A la fois, ils répondent à des commandes publiques et continuent à avoir une activité clandestine.
"Trop souvent, on radicalise les positions avec d’un côté les vandales, hors cadre, et les vendus qui accepteraient les compromissions avec l’autorité. Les choses doivent être nuancées, c'est beaucoup plus complexe que cela."