Les urbanistes l’affirment, avec une belle unanimité : c’est évidemment en ville qu’il faut augmenter la densité de l’habitat. Avec les bouleversements climatiques, le modèle de la maison quatre façades perd du terrain. Notamment parce qu’il pose d’énormes problèmes de mobilité. Mais les bourgmestres de la grande banlieue rechignent souvent à s’inscrire dans cette logique du renforcement de la centralité. Peut-être parce qu’ils craignent de perdre de la population, donc des recettes fiscales, donc de l’influence politique. Voilà donc, avec Marc Bolland, un mandataire qui, même s’il reste des dizaines d’hectares à bâtir dans sa commune, ne souhaite pas continuer à transformer les villages en cités-dortoirs.
Il faut dire que Blegny a été confrontée à des soucis d’aménagement du territoire, notamment lorsque les militaires ont déserté la caserne de Saive. Le site a été reconverti en pôle de développement local, avec des services, des bureaux, des commerces et du logement. Un risque budgétaire qui s’est avéré payant. Mais au-delà de ce cas d’école ou presque, au fil de cet épisode de Liège en Prime, ce qui se dégage, c’est que la sauvegarde du caractère rural des villages de l’entité passe par un regain d’attractivité de la cité ardente, même si elle est présentement en chantier.
Au moment d’arrêter sa carrière politique, Marc Bolland, qui a parfois été un trublion au sein de la fédération d’arrondissement du parti socialiste, garde son franc-parler. Notamment à propos du décumul des mandats de député et de bourgmestre. Une erreur, à son estime: il est utile d'élargir l'envergure d'un élu, il vaudrait mieux limiter dans le temps, deux ou trois législatures au plus, pour "éviter de prendre de mauvaises habitudes".