Ce lundi, trois hommes passent devant le tribunal correctionnel de Liège pour répondre d’une importante affaire de fraude aux SMS : ils auraient extorqué près de 2 millions d’euros à plus de 160 victimes, dont certaines liégeoises.
Cette technique de fraude est appelée le "smishing", de la contraction des mots SMS et phishing*, soit l’extorsion de données personnelles, confidentielles via les SMS. Au lieu de casser les sécurités informatiques entourant ces données, les criminels vont passer par les failles humaines afin de les obtenir.
Fraude psychologique
Les techniques les plus courantes de phishing (ou hameçonnage en français) passent par des emails, réseaux sociaux, appels téléphoniques ou SMS. 2020 fut l’année où le phishing a connu un bond en Belgique, avec trois fois plus de PV rédigés qu’en 2019, notamment à cause de la crise de coronavirus. En moyenne, 700 signalements de phishing sont enregistrés par la police.
Les cybercriminels utilisent la technique de fraude psychologique, soit une manipulation psychologique à des fins d’escroquerie (on l’appelle aussi ingénierie sociale dans le milieu de la cybersécurité). L’objectif est de jouer sur certains instincts humains, comme la peur, l’envie, ou de créer un lien de confiance, afin de soutirer des informations. Les auteurs profitent aussi de certains événements qui peuvent jouer en leur faveur : des états de stress et d’anxiété de la crise covid, par exemple, sont le terreau fertile à des phishings jouant sur la peur.