Toutefois, certains voient d’un mauvais œil l’idée d’accorder un traitement spécial à Jin, Jimin, V, RM, J-Hope, Suga et Jungkook. Ils redoutent notamment des abus si le gouvernement sud-coréen commence à accorder des exemptions à des chanteurs de K-pop. Le cas de Steve Yoo leur donne raison. En 2002, cette figure incontournable de la K-pop des années 90 avait pris la nationalité américaine, renonçant automatiquement à celle sud-coréenne, pour échapper à la conscription. Cette ruse avait scandalisé l’opinion publique et le ministère de la Justice, qui avait interdit au chanteur de revenir dans son pays natal. La Haute Cour de Séoul a finalement levé cette interdiction en 2019.
Le temps n’est peut-être plus à la clémence depuis l’arrivée au pouvoir, en mars dernier, du conservateur Yoon Seok-youl. Cet ancien procureur général, novice en politique, l’a emporté d’une courte tête face à son rival du Parti démocratique, Lee Jae-myung. Il a réussi à se démarquer en s’attirant les bonnes grâces des jeunes Coréens, bien qu’ils soient désabusés par l’explosion des prix de l’immobilier et un accès difficile à l’emploi. Durant sa campagne, Yoon Seok-youl a notamment proposé d’accorder des subventions spéciales aux hommes ayant terminé leur service militaire. Une initiative d’autant plus étonnante que le nouveau président sud-coréen avait été déclaré inapte durant sa jeunesse pour raison de santé.
Quoi qu’il en soit, les membres de BTS ont toujours exprimé leur volonté d’être de bons citoyens. "Je crois que le service militaire est un devoir. Je suis prêt à servir à tout moment", avait déclaré Jin en février 2020. "En tant que Sud-Coréen, c’est naturel". Les prochains mois nous diront s’il tiendra le même discours à mesure que son 30e anniversaire approche.