Une des mesures proposées par le Gouvernement Michel lors du "Jobs deal" de cet été était d'instaurer un service de travail communautaire pour les chômeurs de longue durée. Le principe est inscrit dans l'accord gouvernemental de 2014, et c'est l'Open VLD qui a relancé la proposition. Le gouvernement fédéral a donc décidé d'adapter l'arrêté chômage pour que les régions puissent mettre en œuvre la mesure. Mais moins d'un mois après la décision, cette nouvelle mesure d'activation des chômeurs a du plomb dans l'aile.
Le principe est d'offrir - de manière plus ou moins obligatoire - aux chômeurs de longue durée la possibilité de rendre des services à la communauté à raison de 2 demi-journées par semaines. Nettoyer les parcs, aider à la circulation à proximité des écoles ou distribuer les repas dans les maisons de repos, par exemple. L'objectif affiché est de les remettre en contact avec le monde du travail, voire y conditionner le maintien de leurs allocations.
Les régions ne sont pas enthousiastes
Si c'est le fédéral qui crée le cadre, c'est bien aux régions à le mettre en œuvre. Et elles ne sont pas très enthousiastes. Le gouvernement bruxellois est contre, le ministre flamand Philippe Muyters (N-VA) estime qu'il dispose déjà des outils nécessaires pour activer les chômeurs, et en Wallonie le ministre Pierre-Yves Jeholet (MR) se dit sceptique sur l'efficacité de la mesure. D'autant que les services subrégionaux de l'emploi, Actiris, VDAB et Forem, soulignent que l'encadrement de ces services à la communauté exige des moyens importants.
Enfin, d'un point de vue juridique, la mesure est fragile. La Cour constitutionnelle vient d'annuler une disposition comparable qui avait été accordée aux CPAS, et qui n'avait d'ailleurs jusque-là rencontré qu'un succès très relatif.