La Grande Forme

"Le sepsis" : ce syndrome qui tue plus de 11 millions de personnes par an dans le monde

Le sepsis : cette maladie qui tue environ 11 millions de personnes par an dans le monde

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Par Daphné Fanon et Sophie Businaro via

On entend très peu parler de ce syndrome… Pourtant, "le sepsis" tue plus de onze millions de personnes par an dans le monde. Le point et les explications dans "La Grande Forme" avec le Pr Alexia Verroken, médecin microbiologiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

"Le septis" est une réaction disproportionnée du corps, suite à la présence d’une bactérie pathogène ou d’un germe dans le corps de la personne atteinte. Quand un germe est présent dans le corps humain, il crée un mécanisme chimique de défense. Mais dans le cas du sepsis, ce mécanisme chimique est trop extrême et entraîne une série de réactions dangereuses. C’est en quelque sorte, une "auto-attaque" du corps envers lui-même, explique le Pr Alexia Verroken, médecin microbiologiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Le sepsis : une réaction dans le corps très dangereuse
Le sepsis : une réaction dans le corps très dangereuse © Getty Images

Attention : il ne faut pas confondre le sepsis avec la septicémie. La septicémie est une maladie infectieuse où le germe est présent dans le sang du patient. Le sepsis peut arriver à tout le monde. Certaines personnes sont toutefois plus susceptibles que d’autres de l’attraper, comme les personnes fragilisées par une autre maladie.

Les symptômes sont très généraux et rendent le diagnostic difficile à poser :

  • Température de plus de 38,5 degrés. Chez les personnes âgées, cela peut se traduire par une hypothermie, donc une température corporelle trop basse en dessous de 35 degrés ;
  • Augmentation du rythme cardiaque ;
  • Difficultés respiratoires ;
  • Nausées ;
  • Frissons ;
  • Transpiration ;
  • Sensation de malaise

Certains germes sont plus virulents et ont davantage la capacité de générer cette "autodestruction" du corps. Il y en a une multitude, mais les plus fréquentes sont l’escherichia coli, le pneumocoque et le staphylocoque doré. Le sepsis est une urgence médicale qu’il faut indispensablement traiter car il peut évoluer vers un choc septique, pouvant entrainer le décès du patient.

Comment le diagnostiquer ?

Quand le patient présente ce tableau clinique, le médecin fait un prélèvement de sang dans des petites bouteilles. En général, il prélève dix millilitres, soit l’équivalent de trois ou quatre flacons. Les flacons sont ensuite "incubés" et placés dans des systèmes à 37 degrés en agitation continue pendant cinq jours. S’il y a présence de bactéries, elles vont se multiplier et il va y avoir une détection de positivité.

À ce moment-là, c’est une course contre la montre. Il faut retrouver le germe en cause et proposer au médecin en charge du patient des options thérapeutiques. Quand quelqu’un arrive à l’hôpital avec une présentation de sepsis, on lui donne d’emblée des antibios assez généraux, en attendant les résultats du labo. Malgré cet antibiotique, un petit pourcentage de sepsis risque d’évoluer vers un choc septique avec une dilatation excessive des vaisseaux sanguins et un risque de décès extrêmement élevé.

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