On n'est pas des pigeons

Le secteur porcin connaît une forte crise !

Dans des élevages conventionnels, le prix du porc est actuellement à 75 cents du kilo sur pied. Un prix extrêmement bas, pour un secteur en crise. Face à ce constat se positionnent des alternatives, comme la coopérative Porc Qualité Ardenne. Au lieu de 75 cents du kilo, les cochons bio se vendent sur pied à 3 euros du kilo. Explications.

Chute du prix

Le prix de vente du porc en élevage conventionnel est extrêmement bas. Explications de Jordan Godfriaux, agriculteur et président de Porc Qualité Ardenne"Le départ de cette crise, c'est la peste porcine, qui a fait en sorte que des marchés entiers se sont fermés. Par exemple, l'Asie. Et donc, nos exportations ne se font plus à un rythme normal. Ou ne se fait plus du tout dans des secteurs ou dans certaines contrées. Donc trop de production par rapport à la consommation." Conséquence: le prix chute.
 

Augmentation du prix de l'énergie et des céréales

A cela s'ajoute également la crise de l'énergie: "Ces derniers mois plus particulièrement, on a effectivement [...]l'augmentation du prix de l'énergie, mais surtout pour la production porcine, l'augmentation des matières premières, les céréales, par exemple.", explique Jordan Godfriaux.

On a un effet cisaille très important. Avec minimum 50 euros de perte, chaque fois qu'on vend un cochon dans le conventionnel.

Les céréales "qui couvrent 70 à 75% du prix d'un cochon." Continuant son raisonnement: "Donc, on a le prix de vente qui chute. Le prix de revient qui augmente. On a un effet cisaille très important. Avec minimum 50 euros de perte, chaque fois qu'on vend un cochon dans le conventionnel."

Porc Qualité Ardenne, une alternative qui maîtrise les prix de vente

Un fermier auprès de ses porcs en plein air.
Un fermier auprès de ses porcs en plein air. © Getty Images

Face à ce constat, il existe des alternatives. Comme Porc Qualité Ardenne: la coopérative regroupe 120 producteurs wallons, qui, en privilégiant la qualité plutôt que la quantité, travaillent sur trois filières:

  1. le porc fermier
  2. le Bio
  3. et le plein air  

Le consommateur, sans nécessairement payer plus ou beaucoup plus, a une viande qualitative, mais derrière, il y a un producteur qui gagne sa vie.

"En visant le local plutôt que le mondial, on arrive à maîtriser, non pas nos coûts, mais nos prix de vente", poursuit Jordan Godfriaux. "Et on a créé une filière jusqu'au consommateur, en passant par les artisans-bouchers ou les boucheries à la ferme." Conclusion: ce système profite à tout le monde: "Et en fait, le consommateur, sans nécessairement payer plus ou beaucoup plus, a une viande qualitative, mais derrière, il y a un producteur qui gagne sa vie."

Et vraiment, ils sont heureux.

David De Wilde, producteur/Porc Qualité Ardenne, en est un témoin. Après avoir longtemps travaillé dans le conventionnel, il élève aujourd'hui des porcs bio. La nourriture de ses porcs est obligatoirement bio, et les animaux vivent dans le bien-être animal. Ses truies sont en liberté. Les porcelets et leurs mères doivent sortir en extérieur. "Beaucoup d'espace. Et vraiment, ils sont heureux."

David est aussi en équilibre au sein de son entreprise: au lieu de 75 cents du kilo, David vend ses cochons sur pied à 3 euros du kilo

Porcelet dans les bras du producteur.
Porcelet dans les bras du producteur. © Getty Images

Retrouvez "On n’est pas des pigeons" en replay sur Auvio.

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