Les patrons et les syndicats du secteur des taxis, le gouvernement fédéral et les services d'inspection ont signé mercredi après-midi un accord de coopération qualifié d'"historique" par les différentes parties. Cet accord vise à lutter plus efficacement contre la fraude fiscale et sociale qui touche le secteur. La lutte contre la concurrence déloyale et le contrôle des plateformes de service de transports rémunérés est également prévue.
Le secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude sociale Bart Tommelein s'est montré très fier de la signature de cet accord. "Le secteur des taxis se montre disposé à balayer devant sa porte", a-t-il fait valoir, rappelant que le secteur des taxis est, d'une part, confronté "à la concurrence de nouvelles plateformes en ligne comme Uber" et, d'autre part, "à la concurrence déloyale et au travail au noir." Selon le secrétaire d'Etat, l'inspection sociale a constaté des infractions chez 27% des chauffeurs.
L'objectif de l'accord est de développer la coopération entre les services d'inspection, le secteur et les Régions et de renforcer les contrôles, tant dans le secteur des taxis classiques que dans celui des plateformes en ligne.
Il s'agit d'"assurer un bon échange d'informations entre nos services et le secteur", a indiqué Michel Aseglio, directeur du Service d'information et de recherche sociale (SIRS), qui n'a pas avancé d'objectif chiffré quant au nombre d'inspections prévu. Il a par contre assuré que les contrôles seraient équilibrés entre le secteur des taxis classiques et celui des plateformes en ligne.
L'opérateur Uber, absent et non-signataire de l'accord mais toujours présent en Belgique avec son service Uber X, est également au coeur de la réflexion. Bart Tommelein a annoncé qu'il allait s'asseoir rapidement autour de la table avec les représentants de la plateforme en ligne. "L'innovation n'est pas le problème, mais bien le statut des chauffeurs", a indiqué à ce propos John Reynaert, du syndicat socialiste FGTB.
Le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des Petites et moyennes entreprises Willy Borsus a pour sa part annoncé la création d'un groupe de travail visant à améliorer la rentabilité du secteur. Le ministre part du constat que "les salaires des chauffeurs sont payés au pourcentage de la recette. Ils ne sont donc attractifs que dans le mesure où le secteur bénéficie d'une rentabilité acceptable. Cette rentabilité a été insuffisante pendant une longue période et cela encourage des pratiques illégales qui conduisent à une concurrence déloyale."
Le président du Groupement national des entreprises de voitures de taxis et de location avec chauffeur (GTL), Marc Delire, a abondé dans le même sens, appelant à une limitation du nombre de taxis. "Un taxi en service ne roule que 30% du temps. C'est trop peu", a-t-il fait valoir.
Le ministre des Finances, en charge de la lutte contre la fraude fiscale, Johan Van Overtveldt, également signataire de l'accord, a de son côté rappelé les mesures prises par le gouvernement fédéral en faveur des petites entreprises dans le cadre du tax shift.