Environ 300 personnes, selon l'estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté vendredi matin de 10h00 à 12h00 boulevard du jardin botanique à Bruxelles, devant le cabinet du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, en charge des jeux de hasard, pour protester contre les mesures de fermeture des agences de paris, salles de casino et d'interdiction des jeux de cafés, actées lors du Comité de concertation du 22 décembre.
Des manifestants avaient de multiples pancartes et banderoles portant des messages comme "Les mêmes règles du jeu pour tout le monde !", "Ouvrir ou mourir ? Le Codeco joue à la roulette russe avec nos emplois !" ou "Les masques doivent tomber !". Des jetons avec les inscriptions "ouvert" et "fermé" sur chacune des deux faces ont été déposés au cabinet pour jouer à pile ou face l'ouverture des différents secteurs lors des Comités de concertation (Codeco). Une délégation a pu faire part de ses revendications à un représentant du ministre de tutelle du secteur.
"On aimerait être traité comme n'importe quel autre magasin", défend Yannik Bellefroid, président de l'Union Professionnelle des Agences de Paris (Upap) et administrateur-délégué de Ladbrokes Belgium, premier opérateur de paris en Belgique. "On a été fermé 325 jours en 2020 et 2021. Les entreprises de notre secteur accusent des pertes cumulées qui sont abyssales. (...) On a successivement été assimilé au secteur récréatif, à l'horeca... Le secteur n'a pas été considéré dans sa spécificité et a été fermé sans plus de considération. Les gens viennent, jouent et repartent. Certains restent un peu sur place le temps d'un ou deux cafés, en respectant les règles sanitaires".
L'Upap, qui est à l'initiative de la manifestation, a notamment été ralliée par la Fédération des cafés de Belgique (Fedcaf), qui déplore l'interdiction des jeux de hasard dans les cafés et souligne "l'impact financier catastrophique" de cette mesure. "On ne peut pas exercer correctement notre métier, car on nous ferme à 23h00 et on nous interdit d'exploiter les jeux, ce qui réduit encore nos recettes", constate Erik Beunckens, administrateur-délégué de la Fédération des Cafés de Belgique (Fedcaf) Belgium. "Certains jeux, comme le bingo et d'autres jeux électroniques, se jouent pourtant tout seul".
Un recours en extrême urgence introduit le 31 décembre par la Belgian National Gaming Organisation (BNGO), une union professionnelle pour fabricants, distributeurs et exploitants de jeux de hasard, visant la mesure de fermeture du secteur a été rejeté par le Conseil d'État, au motif que l'extrême urgence ne pouvait être démontrée.
L'Upap compte 550 membres dans toute la Belgique. Elle estime que le secteur des paris emploie près de 1.000 personnes et rapporte 42 millions de recettes fiscales à l'État belge chaque année.