Chroniques Culture

Le saviez-vous : "On the Road" de Jack Kerouac a été écrit en seulement 3 semaines

Jack Kerouac (1922-1969)

© Capture d’écran Youtube

Par Romane Carmon

En 1957, l’écrivain et poète américain, Jack Kerouac, sort "On the Road" ("Sur la Route") qui deviendra l’évangile de la Beat Generation. Retour sur un processus esthétique dans lequel, c’est le moins qu’on puisse dire, la vitesse est placée au centre.

Le roman phare de la Beat Generation

Publié en 1957, "Sur la route" raconte les propres aventures de Jack Kerouac à travers les États-Unis, entre 1948 et 1950 avec, comme points cardinaux, New York, Denver, San Joaquin et Mexique. Il est accompagné de son acolyte, Dean Moriarty, qui, n’est autre que le poète et écrivain américain Neal Cassidy.

Ce roman fait écho au besoin criant d’évasion porté par la Beat Generation, ce mouvement littéraire et culturel américain des années 1950-1960, en rupture avec le conformisme ambiant.

Le terme de "Beat Generation" est utilisé pour la première fois par Jack Kerouac, en 1948, pour désigner son groupe d’amis, représentant d’une génération vaincue et désemparée. À peine sortie de la Seconde Guerre Mondiale, elle est exposée aux hostilités d’un autre conflit, celle de la Guerre Froide et la menace nucléaire.

Le mot "beat" fait également référence au tempo du jazz, au moment où le bebop relaie le swing.

Pour cette génération qui cherche à revenir aux sources de la liberté, le roman de Jack Kerouac devient le symbole de la liberté, de la contestation des valeurs bourgeoises et de la révolte face à la cupidité du monde.

La vitesse au cœur de sa démarche

Sur base de ses notes prises lors des voyages, Jack Kerouac écrit "On the Road" en 3 semaines seulement, du 2 au 22 avril 1951. Retranché dans son appartement new yorkais, il se dope au café pour faire "comme Proust, mais en plus vite" (Source : France Culture).

À l’aide d’une machine à écrire et d’un stock de papier, il retranscrit ses carnets sur un rouleau de 40 mètres de long. Sur les feuilles découpées et assemblées avec du scotch, l’auteur rédige 15.000 mots par jour, pour obtenir un total de 125.000 mots.

Si la vitesse n’est plus à prouver dans son processus de production, elle se retrouve également dans ses habitudes de voyages. D’ailleurs, le terme de "virées" serait plus approprié pour refléter cette obsession de bouger en permanence. "Il s’agit toujours d’avaler des kilomètres, en auto-stop, en autocar ou en convoyant des voitures. […] L’impatience est parfois le moteur de ces virées, mais le plus souvent Kerouac se délecte de la vitesse qui est pour lui un moyen d’atteindre l’extase, de concentrer en une semaine un maximum de moments d’euphorie esthétique et spirituelle." (Source : Courrier International).

Extrait du manuscrit original de l’œuvre de Jack Kerouac, "On the Road", exposé à la Bibliothèque publique de San Francisco, 18 janvier 2006.
Extrait du manuscrit original de l’œuvre de Jack Kerouac, "On the Road", exposé à la Bibliothèque publique de San Francisco, 18 janvier 2006. © Getty Images via AFP – Justin Sullivan

Ce manuscrit donnera lieu au roman, publié en 1957, légèrement raccourci et moins autobiographique. La prose spontanée d’"On the Road", son rythme et sa musique, influence toute une génération d’écrivains et de cinéastes.

Récemment, l’œuvre a également donné lieu à une adaptation cinématographique, signée par Walter Salles, en 2012, avec Kristen Stewart et Viggo Mortensen.

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