Le célèbre comédien et dramaturge français, à qui l’on doit une trentaine de comédies en vers ou en prose, aurait eu 400 ans en janvier 2022. L’occasion de se pencher sur un des nombreux points d’interrogation autour de sa vie : pourquoi s’être appelé "Molière" ?
Les comédiens, dans le collimateur de l’Eglise
Rappelons-le, Molière est le pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin, né le 15 janvier 1622 à Paris, dans une famille bourgeoise.
Le 30 juin 1643 marque le tout début de sa carrière théâtrale : avec 9 camarades, il fonde la troupe "L’illustre théâtre" qui s’installe à Paris, en janvier 1644, au bas de l’actuel croisement entre la rue de Seine et la rue Mazarine.
C’est à ce moment que Poquelin fait le choix de "Molière" comme pseudonyme. À cette époque, les comédiens sont considérés comme un tel danger par l’Eglise qu’ils se cachent derrière un faux nom pour échapper à l’excommunication et éviter plus de tort à leur famille. Ils ne peuvent d’ailleurs prétendre à une place au cimetière une fois leur heure venue.
Le choix de "Molière" : plusieurs hypothèses
On le sait, le manque de traces écrites sur Molière a fait émerger bien des légendes à son égard. L’origine du pseudonyme du grand dramaturge français du XVIIe siècle n’a pas été épargnée par la coexistence de différentes hypothèses.
La première serait celle d’un hommage à François-Hugues de Molière d’Essertines, écrivain poète, romancier et traducteur français des premières années du règne de Louis XIII. Ce pseudonyme pourrait également être un emprunt au danseur Louis de Mollier, que Molière a connu dans sa jeunesse.
Autre piste : "Molière" serait un clin d’œil à un village du Gard, dans le sud de la France. En effet, des pseudonymes tels que Montfleury (Zacharie Jacob), Floridor (Josias de Soulas) ou encore Bellerose (Pierre Le Messier) confirme cette récupération fréquente de noms de campagnes.
La dernière hypothèse est celle d’une référence au champ lexical champêtre ("lierre"), une habitude des comédiens d’antan qui se nommaient par des noms de plantes.