Les notions de bonheur et d'optimisme ont pris un sacré coup dans l'aile. Ces derniers temps, ce ne sont ni le rire ni le sourire qui créent l'engagement sur Instagram, Snapchat et autre TikTok mais les pleurs. Se filmer en gros plan en train de pleurer en raison d'une rupture, d'un décès ou d'une période angoissante permettrait aux influenceurs et autres célébrités de gagner la sympathie et les likes des followers. C'est la définition même, bien que non officielle, du "sadfishing". Et plus les déclarations et émotions négatives sont exagérées, plus le succès est grand.
C'est à la journaliste Rebecca Reid que l'on attribue le terme "sadfishing" et ce, dès 2019.
Il ne s'agirait pas tant de mettre en scène sa tristesse que de l'accentuer pour susciter un intérêt sur les réseaux sociaux.
Adele, Travis Scott ou encore Kendall Jenner comptent parmi les célébrités qui se sont mises dans une telle situation alors que nombre d'influenceurs se succèdent aujourd'hui sur ces plateformes pour se dévoiler dans des vidéos toutes plus larmoyantes les unes que les autres.
Les réseaux sociaux oscillent aujourd'hui entre un certain idéal de perfection et une quête d'authenticité, le "sadfishing" étant censé s'inscrire dans la deuxième catégorie, tel un pied de nez à la première. Et la tendance ne cesse de s'amplifier sur les réseaux sociaux au point que les hashtags #divorce et #anxiety, qui permettent de retrouver ce type de vidéos, cumulent aujourd'hui plus de 7 et 14 milliards de vues, respectivement.