A priori, le Roi, en Belgique, n'a quasiment aucun pouvoir sur le plan politique. Il ne peut pas inciter un gouvernement à prendre telle ou telle mesure, ni intervenir d'une manière ou l'autre dans les choix gouvernementaux. Le Roi ne peut pas non plus prononcer un discours à caractère politique sans être couvert par un ministre. Cela signifie que le gouvernement est au courant et a approuvé ce que le Souverain va dire. Et pourtant.
Pour la formation du gouvernement fédéral, c'est différent
En la matière, le Roi dispose d'une marge de manoeuvre, il joue un rôle. Mais uniquement pour la formation d'un gouvernement fédéral. Au niveau des régions et des communautés, tout se passe sans passer par la case royale. Sauf la prestation de serment des ministres-présidents.
Depuis les élections, les choix du Palais ont quelques fois surpris
En seize mois, le Roi a en effet parfois étonné et pris ses responsabilités. Mais ses choix sont presque toujours susurrés par un ou des partis et par le contexte du moment. Hier, notamment, le duo De Croo-Magnette est désigné comme formateurs alors que le président du MR n'en voulait pas. Georges-Louis Bouchez ne souhaitant pas voir Paul Magnette accéder à cette fonction.
Autre exemple, en décembre 2019, le choix du Roi surprend aussi. Il désigne alors informateurs Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens qui viennent seulement de devenir présidents de leur parti respectif et qui ne se connaissent pas du tout.
La désignation de Koen Geens
C'est sans doute le choix du Roi qui a le plus étonné. En janvier dernier, contre toute attente, il confie une nouvelle mission à Koen Geens, le ministre CD&V de la Justice. Dans son parti, apparement, personne n'était au courant, pas même le président Joachim Coens, qui était pourtant toujours en charge d'une mission d'informateur. Et, au même moment, Bart De Wever se disait prêt, pas toujours avec finesse sur une photo, à assurer une mission royale et à prendre l'initiative.