Aussi étrange que cela paraisse, l’Europe travaille à la mise au point d’une législation sur les robots. Une sorte de code cybernétique réunissant les droits et devoirs de nos esclaves en métal. Le processus est déjà fort avancé et le Parlement européen devrait décider, dès février, d’en confier le travail législatif à la Commission. Le robot pourrait devenir "responsable" et soumis à l'impôt.
D’abord qu’est-ce qu’un robot? Selon la définition retenue par le rapport (lisible plus bas) adopté en commission du Parlement, le robot remplit plusieurs conditions. Il s’agit d’une intelligence disposant "d’une enveloppe physique". Le robot est rendu autonome grâce à des capteurs et par l’échange de données. Il doit pouvoir s’adapter à l’environnement et éventuellement (ce critère est facultatif) disposer d’une capacité d'auto-apprentissage.
Si en 2009 n’étaient encore vendus que 4,5 millions de robots domestiques assez élémentaires, le dernier salon CES de Las Vegas a montré qu’une nouvelle réalité est en train s’imposer. Le premier robot vraiment humanoïde pourrait exister d’ici 2025. Et, en 2040, la plupart des ménages (des pays riches bien sûr) posséderont un robot domestique. Et surtout, les voitures autonomes sont à nos portes. Qui sera responsable si une voiture sans conducteur est impliquée dans un accident? L’approche du parlement européen est donc logique… Et urgente.
Un groupe de travail a planché deux ans sur le sujet et le rapport qui en est sorti vient d’être adopté par la commission des affaires juridiques du Parlement européen. Cette proposition demande à la Commission de préparer une législation pour assurer le respect des normes éthiques et déterminer la responsabilité en cas d’accidents impliquant des robots. Et bien sûr, cela concernera prioritairement des voitures sans conducteur.
Le robot asiatique pourrait influencer le robot occidental
Pourquoi, cette fébrilité ? Parce que l’Europe craint que, faute de texte légal, des normes soient imposées par d’autres pays et qu’il deviendrait alors très difficile de légiférer.
Car le robot n’est pas un concept universel. Toutes les cultures ont leur vision de la cybernétique. L’Asie a une vision très particulière du robot. Alors que l’Européen le voit comme une créature dangereuse, l’Asiatique en fait un personnage positif doué d’une âme. L’idée aurait été véhiculée par les mangas, dont une créature robotisée (Astro Boy ci-dessous) née peu après la guerre.