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Le recteur de l'ULB annonce une nouvelle structure contre le harcèlement

L'ULB veut mieux accueillir les étudiants victimes de harcèlement

© Rtbf

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Par Philippe Carlot

Il est 11h15 dans l'un des tout nouveaux auditoires du campus Erasme de l'ULB. Une trentaine d'étudiants en dentisterie sont venus écouter le Recteur et la Doyenne de la Faculté de Médecine. Il est question de l'enquête disciplinaire sur les agissements de deux enseignants suspendus depuis le mois de mai, qui se termine.

On apprend à cette occasion que d'autres procédures disciplinaires visant des enseignants ont été ouvertes à la suite des témoignages recueillis auprès des étudiants. En outre, certains étudiants eux-mêmes ont fait l'objet d'une procédure disciplinaire à la suite d'un comportement jugé "inacceptable" à l'occasion de la session d'examen. 

Une faculté de dentisterie "gangrenée"

S'il ne dira rien des résultats des enquêtes, respect des personnes oblige, le Recteur Yvon Englert ne mâche pas ses mots concernant la Faculté des sciences dentaires, "gangrenée depuis des années par une guerre des clans ayant provoqué un cercle vicieux". Il est question, également, de comportements qualifiés de "frauduleux". "Tout ça doit s'arrêter", martèle Yvon Englert à l'auditoire. Et pour ramener la sérénité, l'ULB prépare une réforme en profondeur de la Faculté, en partant d'une page blanche et en faisant appel à une personnalité extérieure. 

Mieux combattre et prévenir le harcèlement

L'enquête diligentée en interne après la révélation de harcèlement et de brimades systématiques dans le chef de certains enseignants a mis en lumière l'absence quasi-totale de confiance des étudiants envers les structures de l'ULB. Très peu de cas ont été rapportés de manière officielle. Et lors de l'enquête disciplinaire, rares sont les étudiants à avoir osé témoigner sans réclamer l'anonymat. "Puisque ces structures n'ont pas fonctionné, il faut en changer", nous explique le Recteur. "Un groupe de travail planche sur la création d'une structure plus adaptée pour la prévention du harcèlement et l'accueil des étudiants qui en auraient été victimes. Un groupe de parole, un lieu d'accueil et de détection des problèmes, pour l'ensemble des étudiants de l'Université, de type ombusdman", conclut le Recteur. 

Pas de "numerus clausus déguisé"

Enfin, Yvon Englert a démenti la rumeur rapportée par de nombreux étudiants en sciences dentaires avec lesquels nous avons été en contact. Le harcèlement ferait office de "numerus clausus déguisé" pour dégoûter certains étudiants de poursuivre leurs études de dentisterie au-delà des trois années de bachelier, en raison d'un manque de places de stages cliniques en Master. S'il admet des problèmes liés au grand nombre d'étudiants en dentisterie ces dernières années, le Recteur veut tordre le cou à ce canard : il n'existe pas de numerus clausus caché, mais bien un système délétère ayant induit un certain nombre de comportements inadéquats. 

 

 

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